Glenn Close, actrice emblématique lauréate d'un Emmy et d'un Tony Award, et Ted Nash, saxophoniste et compositeur lauréat d'un Grammy, présentent “Transformation” : des histoires intimes de changement, de résilience et d'évolution. Parution chez Tiger Turn.
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Ted Nash et Glenn Close savent comment transformer les choses de la vie en art.
Glenn Close, immortalisée par des rôles dévorants, nommée aux Oscars dans “Fatal Attraction” et “Les Liaisons dangereuses”, est tout autant une pierre de touche culturelle pour les enfants des années 90 pour avoir joué la délicieusement sinistre Cruella de Vil dans “Les 101 Dalmatiens”. Ted Nash, qui a longtemps fait partie des saxophonistes du Jazz at Lincoln Center Orchestra, y a gagné la réputation d'un compositeur prolifique qui s'empare de sujets captivants et les transforme en récits musicaux saisissants. Ses deux dernières suites pour big band commandées par le JLCO - “Portrait in Seven Shades” (2010) et “Presidential Suite” (2016) - ont donné de formidables résultats. Parmi les personnalités qui ont prêté leur voix à ce dernier projet, récompensé par un Grammy Award, figurait Glenn Close.
Avec “Transformation”, Glenn Close est revenue pour une nouvelle collaboration avec Ted Nash, en assumant cette fois-ci un rôle de co-directrice, en sélectionnant les sources littéraires pour les performances de spoken word qui les accompagnent et en les exprimant elle-même en partie. Les pièces choisies explorent les nombreuses facettes de la transformation dans le sens tangible et non tangible. "La transformation est l'expression la plus élevée du changement. La transformation impose une altération dramatique de la forme ou du caractère - parfois des deux. Le plus grand compliment que l'on puisse faire à un morceau de musique, ou à un écrit, est qu'il a été transformant pour celui qui l'a vécu", commente Ted Nash.
Dès le début, les sélections littéraires de Glenn Close s'avèrent être des partenaires en osmose avec les compositions de Ted Nash. L'acteur et comédien Wayne Brady introduit Creation, Part I en récitant les premières lignes des “Contes d'Ovide” du poète anglais Ted Hughes. La voix de Wayne Brady a tellement d’autorité qu'on a l'impression qu'il raconte la Genèse comme un récit de première main. Glenn Close, non moins charismatique, se joint à Wayne Brady pour alterner les vers, tandis que l'orchestre colore les lectures d'un expressionnisme dirigé par le pianiste Dan Nimmer et le bassiste Carlos Henriquez, et ponctué de brefs éclats de Sherman Irby au saxophone alto et de Wynton Marsalis à la trompette.
Creation, Part II dépasse les méditations sur la création de l'homme pour s'intéresser à son parcours évolutif, dont les débuts sont interprétés ici comme attachants et instables. Musicalement, cette dynamique est communiquée avec clarté et légèreté, alors que les balais du batteur Obed Calvaire servent de contrepoids à la clarinette basse de Paul Nedzela et à la basse de Carlos Henriquez, qui jouent à l'unisson l'espiègle thème d'ouverture. L'entrée du trombone de Chris Crenshaw annonce qu'une transformation est en cours - de maladroit et adorable à travailleur et sûr de lui. Au moment où Paul Nedzela entre en scène avec un solo de saxophone baryton, l'homme sait que c'est lui. Quand, pour terminer, il y a une reprise du thème d'ouverture, les notes sont les mêmes mais la musique projette une attitude plus agressive ; Obed Calvaire a laissé tomber les balais pour des baguettes.
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Les deux morceaux suivants, Dear Dad/Letter et Dear Dad/Response, constituent une séquence très émouvante. Tout d'abord, Eli, le fils de Ted Nash, soutenu par l'orchestre, lit la lettre qu'il a écrite il y a plusieurs années, lorsqu'il a fait son coming out à son père en tant que transsexuel. "Je ne change pas", dit Eli, "juste ma physiologie, juste la façon dont les gens me voient". La réponse de Ted Nash, dont l'intro rappelle le Maiden Voyage de Herbie Hancock, est empreinte de fierté et d'amour inconditionnel. Mais les mots ne suffisent pas à rendre la profondeur des sentiments de Ted Nash ; c'est à la musique de le faire.
Le piano langoureux et hypnotique de Dan Nimmer introduit l'interprétation de Ted Nash des Préludes pour Memnon du poète Conrad Aiken. La voix de Glenn Close est flanquée du piano de Dan Nimmer et de la flûte alto de Sherman Irby alors qu'elle lit un extrait sur le cycle intemporel de destruction et de génération de la vie naturelle. Sherman Irby et le trompettiste Ryan Kisor dirigent des sections de bois et de trompette qui recréent l'imagerie de l'œil du lecteur, tandis que le travail en quartet de Dan Nimmer, Carlos Enriquez, Obed Calvaire et Ryan Kisor conduit la mélodie au-delà du rayonnement du texte.
Vient ensuite One Among Many, une composition qui accompagne l'histoire de la radicale politique Judith Clarke, autrefois emprisonnée. Les balais de Obed Calvaire, qui ont l'air d'une locomotive, et l'ostinato de la basse de Carlos Henriquez, suivi par les bois graves et le piano de Dan Nimmer, évoquent la symphonie sonore du métro et encadrent les mots de gratitude de Judith Clarke - prononcés par l'actrice Amy Irving - pour les libertés banales considérées comme acquises jusqu'à ce qu'elles soient supprimées. Pourtant, son crime et ses retombées continuent de la hanter ; elle aspire à être pleinement transformée. L'orchestration contemple le fait d'être physiquement libre tout en recherchant la liberté psychologique et émotionnelle, avec des solos de Dan Nimmer et d'Elliot Mason au trombone avant qu'un solo de batterie de Obed Colvaire ne relie le cocktail d'émotions de la composition.
Sur Rising out of Hatred, une orchestration sombre ponctuée par les appels perçants et plaintifs de la trompette en sourdine de Tatum Greenblatt sert de partition à l'histoire de deux étudiants, l'un juif pratiquant, l'autre héritier d'une importante famille nationaliste blanche, capables de forger une amitié improbable née de leur humanité partagée.
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Wayne Brady revient en tant qu'auteur et interprète de spoken word dans A Piece by the Angriest Black Man in America (or, How I Learned to Forgive Myself for Being a Black Man in America). L'accompagnement se limite principalement à Carlos Henriquez et Obed Calvaire qui cultivent une ambiance de café de poésie-slam. Bien que des coups de corne soigneusement chronométrés, des riffs de flûte et une interprétation abrégée de Wayne Brady d'un vieil air de Chaka Kahn s'y retrouvent, Wayne Brady révèle la relation ténue qu'il entretient avec sa mère Tessa, et raconte qu'elle l'a traité de "vilain [juron] noir".
Après avoir finalement pardonné à sa mère, Wayne Brady conclut en expliquant comment la paternité l'a amené à donner la priorité au pardon - de lui-même et des autres - afin de devenir un meilleur modèle. C'est sur cette note que nous passons à Forgiveness, l'interprétation entièrement instrumentale du concept par Ted Nash. Wynton Marsalis, Dan Nimmer et Paul Nedzela sont généreusement mis à contribution dans ce qui est peut-être le morceau le plus symphonique de “Transformation”, caractérisé par des mouvements distincts, car le pardon n'est pas une chose à laquelle on parvient instantanément, mais plutôt de manière progressive, par étapes.
“Transformation” se termine par Wisdom of the Humanities et Reaching the Tropopause. Dans la première, Amy Irving revient pour lire des mots écrits par le biologiste E.O. Wilson qui constituent un avertissement sévère pour les humains. E. O. Wilson s'émerveille de la capacité de l'humanité mais condamne "l'avidité et l'ignorance" qui menacent l'environnement, appelant à une "_nouvelle transformation du statut humai_n" si nous voulons sauver notre planète. Cette dernière, empruntée à Angels in America de Tony Kushner, voit Wayne Brady et Glenn Close revenir opportunément pour prêter leur voix au point culminant du programme. Pendant ce temps, la réponse musicale de Ted Nash donne vie aux mots. Propulsés par la section rythmique, Wynton Marsalis et Victor Goines s'élèvent au-dessus du reste, d'abord avec des solos individuels à la trompette et au saxophone ténor, respectivement, puis en s'échangeant des morceaux avant une fin dramatique. C'est le genre de fin qui apporte de l'énergie ainsi qu'un poids émotionnel et intellectuel. Elle motive également dans un sens très immédiat, ce qui en fait un mélange opportun de qualités pour aider aux transformations que nous recherchons tous cette année.
(extrait du communiqué de presse en anglais - traduction E. Lacaze / A. Dutilh)
Programmation musicale
- 18h06
Preludes for Memnon Glenn Close & Ted NashPreludes for MemnonTed Nash. (Compositeur), Glenn Close (voix), Ted Nash (direction, saxophone soprano), Sherman Irby (flûte alto solo), Ryan Kisor (trompette solo), Tatum Greenblatt (trompette), Marcus Printup (trompette), Wynton Marsalis (trompette), Vincent Gardner (trombone), Christopher Crenshaw (trombone), Elliot Mason (trombone), Paul Nedzela (saxophone), Marc Phaneuf (bois), Victor Goines (clarinette), Mark Lopeman (bois), Dan Nimmer (piano), Carlos Henriquez (contrebasse), Obed Calvaire (batterie), Conrad Aiken.
Album Transformation (2021)Label Tiger Turn - 18h13
Creation Part I Glenn Close & Ted NashCreation Part ITed Nash. (Compositeur), Glenn Close (voix), Wayne Brady (voix), Ted Nash (direction, saxophone soprano), Wynton Marsalis (trompette solo), Ryan Kisor (trompette), Tatum Greenblatt (trompette), Marcus Printup (trompette), Vincent Gardner (trombone), Elliot Mason (trombone), Christopher Crenshaw (trombone), Sherman Irby (saxophone alto solo), Paul Nedzela (saxophone), Marc Phaneuf (bois), Victor Goines (clarinette), Mark Lopeman (bois), Dan Nimmer (piano), Carlos Henriquez (contrebasse), Obed Calvaire (batterie), Ted Hughes.
Album Transformation (2021)Label Tiger Turn - 18h22
Reaching the Tropopause Glenn Close & Ted NashReaching the TropopauseTed Nash. (Compositeur), Ted Nash (direction, saxophone soprano), Glenn Close (voix), Wayne Brady (voix), Wynton Marsalis (trompette solo), Victor Goines (saxophone ténor solo), Tatum Greenblatt (trompette), Ryan Kisor (trompette), Marcus Printup (trompette), Vincent Gardner (trombone), Christopher Crenshaw (trombone), Elliot Mason (trombone), Sherman Irby (saxophone alto), Paul Nedzela (saxophone), Marc Phaneuf (bois), Mark Lopeman (bois), Dan Nimmer (piano), Carlos Henriquez (contrebasse), Obed Calvaire (batterie), Tony Krushner.
Album Transformation (2021)Label Tiger Turn - 18h32
When I Was a Young Girl (1968) Nina SimoneWhen I Was a Young Girl (1968)Billy Mure. (Compositeur), Nina Simone (voix, piano)
Album The Montreux Years (2021)Label BMG - 18h38Guillaume PerretMy Old Flame
Arthur Johnston. (Compositeur), Sam Coslow. (Compositeur), Guillaume Perret (saxophone ténor)
Album Into The Mood (2021) - 18h40
Il grande silenzio (Le Grand silence) Stefano Di BattistaIl grande silenzio (Le Grand silence)Fred Nardin, Daniele Sorrentino, Andre Ceccarelli, Ennio Morricone
Album Morricone stories (2021)Label WARNER MUSIC - 18h45
Binaries in Cycle Keshav BatishBinaries in CycleKeshav Batish. (Compositeur), Keshav Batish (batterie), Shay Salhov (saxophone alto), Lucas Hahn (piano), Aron Caceres (contrebasse)
Album Binaries in Cycle (2102)Label Woven Strands Productions (WSP0001)
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Réalisation