A la tête du Collegium Musicum et toujours sous le contrôle des autorités municipales, Jean-Sébastien Bach rend plusieurs hommages aux grands électeurs de Saxe et aux différents membres de la famille princière ...
... Citons par exemple la poignante Oraison funèbre BWV 198 composée en 1727 pour la princesse Christiane Eberhardine, épouse défunte d’Auguste « le Fort ».
En 1733 surviennent à Dresde deux événements d’importance : le décès de l’électeur de Saxe et Roi de Pologne, Auguste « le Fort » et celui de Christian Petzold, l’organiste de l’église Sainte-Sophie. Voilà une tribune rêvée pour Wilhelm Friedemann qui a 23 ans et qui vient d’achever ses études à l’Université de Leipzig. Jean-Sébastien intervient en faveur de son fils aîné et obtient qu’il puisse concourir. Après le passage des épreuves habituelles brillamment réussies, Wilhelm Friedemann obtient le poste et s’installe à Dresde. Quelques semaines après la nomination de son fils, Jean-Sébastien envoie une supplique au nouveau monarque, Friedrich August II fils d’Auguste « le Fort », pour obtenir « un titre de sa chapelle royale ». Le cantor joint à sa sollicitation deux partitions extraordinaires : un Kyrie et un Gloria pour solistes, chœur et orchestre, plus tard intégrés dans sa fameuse Messe en si mineur.
Durant les années qui suivent et dans l’attente d’une réponse de la cour, Jean-Sébastien s’active à livrer de bien belles pages de musique à l’occasion des fêtes princières qui se déroulent à Leipzig, tandis qu’à Dresde, Johann Adolph Hasse vient d’être nommé maître de chapelle de Sa Majesté ; il règne alors en maître au théâtre de la cour où brille dans ses opéras son épouse la cantatrice italienne Faustina Bordoni.
A l’automne 1736, Jean-Sébastien présente une nouvelle requête auprès de la cour tout en s’activant pour les célébrations du 40e anniversaire du monarque. Ses années d’efforts sont cette fois prises en considération et le titre de « compositeur de la cour du prince électeur de Saxe et de la cour royale de Pologne » lui est enfin octroyé par décret le 19 novembre 1736, sans que cet honneur s’accompagne pour autant d’un salaire.
Le nouveau titre obtenu est clairement un geste de reconnaissance, car les tâches qui lui incombent en direction de la cour n’engagent rien de plus que la production de musique circonstancielle pour Leipzig, domaine dans lequel il avait déjà tant et tant œuvré. Jean-Sébastien cesse toute activité en direction de la cour à partir de 1741 tout en gardant son titre désormais uniquement honorifique. Lorsqu’il achève en 1749 les vingt-cinq morceaux de sa monumentale Messe en si mineur, qui n’a jamais été exécutée de son vivant ni à Leipzig ni à Dresde, aucune mention de dédicace en direction de la cour n’est faite sur la partition.
Jean-Sébastien Bach
Messe en si mineur BWV 232
Chœur : " Dona nobis pacem "
Ensemble Arcangelo
Direction Jonathan Cohen
Disque : HYPERION CDA 68051/2 (2014)
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