Episode 38 : L’insertion professionnelle des fils

Episode 38
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L’insertion professionnelle des fils musiciens de Jean-Sébastien débute auprès de leur père. Alors qu’ils poursuivent leurs études à l’Université de Leipzig, les deux plus âgés, Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emanuel, deviennent en quelque sorte ses assistants : ...

... ils font des travaux de copie et préparent le matériel musical pour les exécutions, ils le secondent voire le suppléent auprès de ses élèves tout en participant comme interprètes aux concerts du Collegium Musicum.

Diverses lettres retrouvées par les chercheurs au cours des XIXe et XXe siècles, attestent de l’implication personnelle de Jean-Sébastien pour aider ses fils à trouver des situations intéressantes : le cantor intervient en personne auprès des autorités compétentes pour les recommander à propos de tel ou tel poste, en insistant sur leur intégrité morale autant que sur l’excellence de leur formation musicale.   

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L’aîné, Wilhelm Friedemann, est finalement le seul à poursuivre en tant qu’organiste la grande tradition de la famille Bach. Il a 22 ans lorsqu’il accède à la très convoitée tribune de l’église Sainte-Sophie à Dresde. Quatre ans avant le décès de son père, il obtient à l’âge de 36 ans le poste plus prestigieux d’organiste et de Director Musices de la Marienkirche de Halle où il n’hésite pas à diffuser les œuvres liturgiques de son père.

Carl Philipp Emanuel quitte le foyer familial à l’âge de 20 ans pour poursuivre ses études de droit à Francfort-sur-l’Oder. Cette cité, alors prussienne, lui permet de se rapprocher musicalement de la cour de Berlin qu’il fréquente dès 1738. C’est à lui qu’il revient d’accompagner au clavecin Frédéric II dans son premier solo de flûte donné à Charlottenburg lorsqu’il accède au trône. Pendant presque trois décennies, il œuvre comme claviériste auprès du roi de Prusse avant de succéder à l’âge de 54 ans à son parrain Telemann au poste de Director Musices à Hambourg.

Malgré l’aide apportée à plusieurs reprises par son père, Johann Gottfried Bernhard, également organiste, mène une vie trop dissolue pour conserver ses postes successifs dans les milieux ecclésiastiques de Mühlhausen puis de Sangerhausen. Ce fils-là cause bien des soucis à Jean-Sébastien qui se désespère de le voir un jour se stabiliser. Le pauvre garçon meurt d’une fièvre aiguë à l’âge de 24 ans alors qu’il tente de reprendre des études à l’Université de Iéna. 

Quelques mois avant sa mort, alors que son état de santé général se détériore et qu’il est devenu pratiquement aveugle, Jean-Sébastien se démène encore pour recommander Johann Christoph Friedrich alors qui n’a pas atteint ses 18 ans. Son instruction musicale est à peine achevée, mais qu’à cela ne tienne, il est très bon claviériste ; le voilà in extremis casé comme musicien de cour à Bückebourg, une cité de Westphalie où il passe le reste de sa vie et déployant également ses talents dans le domaine de la composition. Quant au petit dernier, Johann Christian, il n’a que 15 ans au décès de Jean-Sébastien ; c’est son demi-frère Carl Philipp Emanuel qui prend le relais de leur père pour assurer sa formation à Berlin.

Carl Philipp Emanuel Bach
Quatuor en la mineur Wq 93 H 537
Allegro assai
Francis Colpron, flûte traversière / Hélène Plouffe, violon /
Susie Napper, violoncelle baroque / Alexander Weimann, pianoforte
Les Boréades de Montréal
Disque : ATMA Classique ACD2 2322 (2004)

cd Les Boréades de Montréal C.P.E. Bach Chamber Music ATMA
cd Les Boréades de Montréal C.P.E. Bach Chamber Music ATMA