A Köthen, Jean-Sébastien et Maria Barbara élèvent leur quatre enfants tandis qu’une septième naissance est annoncée : c’est à nouveau un garçon. En l’honneur du prince qui accepte d’en être le parrain, il est baptisé Leopold Augustus Bach...
... Mais la pauvre petite âme ne survivra pas plus d’une année ; des sept enfants du couple, il est le dernier-né et le troisième à décéder.
Au cours des presque six années passées à Köthen, Jean-Sébastien effectue de nombreux voyages dans la région, mais également à Leipzig et à Berlin. Ses déplacements sont le plus souvent liés à l’expertise d’orgues, mais aussi à l’acquisition d’instruments nouveaux pour la cour de son prince. La composition des Six Concertos Brandebourgeois découle d’ailleurs de l’un de ses déplacements à Berlin.
Jean-Sébastien accompagne également le prince Leopold en villégiature à Karlsbad, la station thermale au cœur de la Bohême où se rassemble alors toute l’aristocratie allemande ; la musique joue un rôle non négligeable de divertissement pendant toute la durée de la cure. Le premier séjour dure cinq semaines, au printemps 1718, pendant la dernière grossesse de Maria Barbara. Le prince est accompagné de six de ses musiciens et de son Kapellmeister.
Le deuxième séjour à Karlsbad est plus long que le premier et atteint presque huit semaines, du 25 mai au 17 juillet 1720. Le couple Bach se remet alors à peine du décès de leur dernier-né. Et voilà qu’en l’absence de son époux, Maria Barbara vient à mourir à l’âge de trente-six ans d’une maladie foudroyante dont on ne saura jamais la cause car personne n’a pris soin de l’indiquer. Lorsque Jean-Sébastien rentre à Köthen, Maria Barbara est morte et enterrée depuis plus d’une semaine.
Jean-Sébastien se retrouve veuf à l’âge de trente-cinq ans, avec à la maison quatre enfants. Sa fille aînée Catharina Dorothea, alors âgée de onze ans, l’aide dans l’organisation du foyer et reste attentive à ses trois frères âgés de neuf, six et cinq ans ; mais elle était si jeune… Il bénéficiait heureusement de la présence de Friedelena, la sœur de Maria Barbara qui vivait avec eux depuis leur installation à Weimar et qui les avait accompagné à Köthen. Mais il faudra bien vite que Jean-Sébastien songe à se remarier…
Plongé dans la douleur, Jean-Sébastien tente de changer de vie. Quatre mois après la mort de Maria Barbara, il apprend que le poste d’organiste de la Jacobkirche de Hambourg se libère ; le voilà qui fait le déplacement en novembre 1720 pour s’y faire entendre. Pourquoi ne pas changer de ville en effet, et renouer avec toutes ses anciennes connaissances dans le nord du pays ? Hambourg offrait de plus de belles opportunités d’études universitaires pour ses fils. Mais le recrutement est un échec ; il lui faudra endurer toute cette tristesse en restant à Köthen.
Jean-Sébastien Bach
Cantate BWV 21 « Ich hatte viel Bekümmernis » BWV 21
Air de soprano « Seufzer, Tränen, Kummer, Not »
Barbara Schlick, soprano
La Chapelle Royale, Philippe Herreweghe (dir.)
Disque : Harmonia Mundi HMC 901328 (1990)
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