Propos sur Bach : 30. La vie à Leipzig

Episode 30
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A son arrivée à Leipzig, au printemps de l’année 1723, Jean-Sébastien s’installe avec toute sa famille au sein même de l’Ecole Saint-Thomas. Le bâtiment de la Thomasschule comprend à cette époque trois étages ...

... les salles de classe des plus âgés se situant au 1er niveau, tandis que le 2e étage reste réservé aux répétitions musicales. Tout en haut au 3e niveau, sous les toits mansardés, se trouve le dortoir composé d’une petite soixantaine de lits. Refait à neuf pour accueillir le nouveau cantor, le logement de la famille Bach se situe au premier étage avec un accès direct aux salles de classe.

Leipzig, avec ses presque 30 000 habitants est la seconde ville du duché de Saxe après Dresde, sa capitale. D’abord commerçante, elle accueille depuis le XIIe siècle de grandes foires qui la transforment en un lieu de brassage culturel exceptionnel. Au nombre de trois, ces rassemblements impressionnants durent à chaque fois entre deux à trois semaines : à Pâques, à la Saint-Michel et au Nouvel An. Pour accueillir un maximum de vendeurs et d’acheteurs qui viennent de l’Europe entière, des pays slaves et mêmes orientaux, la ville compte environ 90 auberges. A n’en pas douter, Jean-Sébastien Bach œuvre à Leipzig pendant l’un des meilleurs moments de l’histoire de cette ville, en tout cas, l’un des plus prospères.

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Libre, cultivée et éclairée, Leipzig est également un centre d’édition et du commerce du livre : au début du XVIIIe siècle, une vingtaine de librairies s’activent dont la fameuse maison d’éditions musicales Breitkopf. A partir de 1726 et jusqu’en 1742, Jean-Sébastien fait éditer sous le titre de Klavier-übung quatre opus d’importance destinés au clavier. Se succèdent : les Six partitas pour clavecin ; le Concerto italien et l’Ouverture dans le style français, également pour clavecin ; un volume complet de pièces d’orgue pour la Messe, et enfin un autre monument pour le clavecin, les fameuses Variations Goldberg.

Leipzig abrite aussi une Université dont l’excellente réputation remonte à trois siècles. Elle est fameuse pour sa faculté de droit, pour celle de théologie autant que pour le haut niveau théorique des études musicales qu’on y prodigue. Jean-Sébastien qui ne jouissait d’aucun diplôme universitaire, est amené à travailler à plusieurs reprises pour la prestigieuse institution. Son principal objectif en s’installant à Leipzig était justement de permettre à ses fils de pouvoir y réaliser des études supérieures. Et c’est ce qu’il advint pour trois d’entre eux : Wilhelm Friedeman, Carl Philipp Emanuel et Johann Christoph Friedrich. Ses nouvelles fonctions de Cantor étaient certes d’un rang inférieur à celle de Kapellmeister de la cour de Köthen et sa charge de travail bien plus lourde. Mais Leipzig n’offrait-elle pas à ses fils la promesse d’un grand avenir ? 

Jean-Sébastien Bach
Cantate BWV 190 « Singet dem Herr ein neues Lied »
Choeur introductif
Choeur Monteverdi
Solistes baroques anglais
Direction John Eliot Gardiner
Disque : SDG 137 (2007)

CD Bach cantata BWV 190 Gardiner
CD Bach cantata BWV 190 Gardiner

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