Parallèlement à ses responsabilités de Cantor à la Thomaskirche et de Director musices de Leipzig, Jean-Sébastien Bach s’active également hors du milieu liturgique ; il dirige en effet le Collegium Musicum, une des plus belles phalanges de musiciens de la ville...
...C’est Georg Philipp Telemann qui avait fondé cet ensemble en 1702 alors qu’il poursuivait des études de droit à l’Université de Leipzig. Formé d’une quarantaine d’instrumentistes, le Collegium Musicum puisait ses forces vives parmi les étudiants et contribuait aux représentations d’opéras que dirigeait alors le jeune Telemann. Après son départ de Leipzig, l’ensemble perdura, maintenant au sein de la ville une belle activité de concerts réguliers. Bien avant l’arrivée de Bach, il était devenu l’un des principaux agréments de la municipalité qui lui avait octroyé un statut officiel en lui allouant une subvention.
Jean-Sébastien prend la direction du Collegium Musicum cinq ans après son installation à Leipzig, au printemps 1729 lorsque Georg Balthasar Schott qui le dirigeait depuis une dizaine d’années vint à partir pour Gotha. Le cantor reste à la tête de l’ensemble avec quelques interruptions jusqu’au début des années 1740, pendant environ une douzaine d’années.
Les concerts du Collegium Musicum se tiennent au Café Zimmermann (rue Sainte-Catherine), chaque vendredi en soirée, de 20h à 22h et chaque mercredi en fin de journée, de 16h à 18h. Un guide touristique de l’année 1725 recense huit cafés très à la mode à Leipzig, fréquentés par la bourgeoisie et une foule d’étudiants. A la même époque, une autre phalange orchestrale dirigée par l’organiste de l’église Saint-Nicolas, Johann Gottlieb Görner, donne également des concerts au Café Richter, les lundis et les jeudis. On peut lire dans la presse leipzigoise que ces deux ensembles sont motivés par une belle émulation tant chez les musiciens qu’au sein du public.
Quel répertoire joue le Collegium Musicum sous la direction de Bach ? Des Suites de danses, des Sinfonias, des Ouvertures, en fait tous les divertissements habituels appréciés des mélomanes de l’époque. Mais Jean-Sébastien se distingue par l’exécution de concertos pour un, deux, trois et quatre clavecins de sa composition. Le genre du concerto italien, parce qu’il propulsait les violonistes, les flûtistes ou les hautboïstes virtuoses, remportaient alors un beau succès. Avec plus d’une douzaine de partitions dont l’interprétation était confiée à ses fils et à ses élèves les plus avancés, Jean-Sébastien Bach a transposé ce genre au clavecin. Et pendant plus d’une décennie, ce sont ces Concertos joués en famille qui assurèrent la réputation du Collegium Musicum de Leipzig.
Jean-Sébastien Bach
Concerto pour 3 clavecins en ré mineur BWV 1063 Allegro final
Céline Frisch, Dirk Borner, Anna Fiontana, clavecins
Ensemble Café Zimmerman, Pablo Valetti (dir.)
Disque : Alpha 168 (2011)
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