

Avant même la création du ballet "Parade" le 18 mai 1917 au Théâtre du Châtelet à Paris, soufflait déjà un parfum de scandale... Cette commande des Ballets russes de Diaghilev, qui réunit Cocteau, Satie, Picasso et Massine, a provoqué la colère du public face à ce choc musical et visuel.
Et si Cocteau avait eu l’idée de Parade au Théâtre des Champs-Elysées ce fameux soir du 29 mai 1913, lors de la première du Sacre du printemps ? Il y avait là tous les matériaux d’un scandale : public mondain, harnaché de perles, de plumes d’autruche et mille nuances de snobisme… Jean Cocteau imagine alors une parade de cirque avec clowns et acrobates.
L'histoire de "Parade" de Jean Cocteau, Erik Satie et Pablo Picasso
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D’abord proposé à Serge Diaghilev et Igor Stravinsky, ils boudèrent tous les deux ce ballet, qu’ils trouvèrent trop avant-gardiste. Finalement Diaghilev accepte cette Parade, qu’il intègre à sa saison des Ballets Russes mais il faut pour cela trouver un autre compositeur. C'est alors que par l’entremise d’une amie commune, Valentine Gross, Cocteau rencontre Erik Satie en octobre 1915.
Cocteau réussit à convaincre Pablo Picasso de signer les décors et Guillaume Apollinaire le programme de la salle : Parade réunira la fine-fleur de la modernité. Pourtant au fur et à mesure de leur collaboration, les relations entre les différents protagonistes s’obscurcissent. Entre février et avril 1917, ils terminent Parade à Rome dans une ambiance tantôt harmonieuse tantôt catastrophique. Le 13 avril, les artistes rentrent à Paris. Les répétitions peuvent enfin commencer sous la direction du chef Ernest Ansermet.
"On ne sait ce qu’il faut admirer le plus : prétention ou pauvreté" André Gide
Le 18 mai 1917, après trois ans d’absence des Ballets Russes, le public du Théâtre du Châtelet découvre d’abord le gigantesque rideau de scène signé Picasso : 17m de long sur 10m de large. On y voit des personnages de cirque et de la commedia dell’ arte, une scène aux rideaux écarlates, un Arlequin, Pierrot, Colombine, un torero, une guitare, un cheval aux ailes de Pégase le tout sur un arrière-plan de ruines. L’ensemble s’affiche avec des couleurs délavées qui renvoient à la période rose de Picasso. La foule prend la parade pour le spectacle et refuse d'entrer dans la salle pour assister au vrai spectacle.
Les gens huent, sifflent et se déchainent ! La presse ne les épargne pas non plus.
Pourtant avec Parade, ils ouvrent la porte des années 20 et cette oeuvre résonnera aux oreilles d'un groupe de jeunes compositeurs qui reconnaissent Erik Satie pour maître. Ce groupe se réunira sous le nom de
Groupe des Six....
Programmation musicale
Erik Satie
La belle excentrique : 1. La grande ritournelle
Anne Queffélec et Catherine Collard, piano
ERATO
Erik Satie
Parade
Orchestre du Capitole de Toulouse
Direction, Michel Plasson
EMI
Erik Satie
Gnossienne n°1
Daniel Varsano, piano
CBS
Erik Satie
Je te veux
Felicity Lott, soprano
Graham Johnson, piano
FORLANE
Erik Satie
La belle excentrique : 4. Cancan Grand-Mondain
Orchestre du Capitole de Toulouse
Direction, Michel Plasson
EMI
Erik Satie
Tendrement
Nicolaï Gedda, ténor
Aldo Ciccolini, piano
EMI CLASSICS

L'équipe
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