Avec « Mon premier Festival d’opéra », les enfants sont rois à l'Opéra Comique

Deux par deux, main dans la main, et le plus calmement possible sous le regard de leur instituteur, les enfants arrivent à l’Opéra-Comique, pour leur Premier Festival d’Opéra. Une semaine de programmation pensée et conçue pour eux, dès l'âge de 6 ans.  Sarah Koné, directrice de la Maitrise Populaire de l’institution, nous le présente : « C’est une idée qui s’est imposée parce que je pense qu’il y a une grande demande, un grand besoin du public. L’idée de ce festival c’est une programmation spécifique. Il y a des livrets écrits pour les enfants, et des spectacles du répertoire qui peuvent plaire aux adultes, mais interprétés par des enfants, et c’est ce que l’on fait avec la Maitrise. »

Pendant une semaine, les enfants, parfois installés sur des rehausseurs, ont pu entendre Les Pontikis, écrit pour eux, ou encore L’ enfant et les sortilèges, de Ravel et Colette, interprété par les chanteurs de la Maitrise Populaire. Faire venir les enfants sur scène et dans la salle, c’est vital pour une institution nationale telle que l’Opéra-Comique, explique son directeur, Louis Langrée. « L’ opéra est encore vu comme un art réservé à une élite, sociale, ou intellectuelle, on pense qu’il faut des codes, mais en fait non, il faut aller sans a priori, avec juste cette envie. Et c’est un théâtre national, donc ça veut dire qu’il appartient à chacun d’entre nous. C’est à chacun d’entre nous d’en prendre soin, et de dire quelque chose de plus grand encore que la musique.»

« C'est avec ce genre de spectacle que, petit, j’ai découvert la musique baroque »

Ce matin-là, les enfants assistaient à Pontikis, une comédie qui raconte l’histoire de souris magiques qui se nourrissent de musique baroque. L’occasion d'initier le jeune public aux airs de Bach, Haendel, Lully, ou Rameau. L’idée est venue de la Fondation Royaumont, l’Académie musicale de Villecroze et de l’ensemble Le Consort. Et ce n’est pas anodin pour l’un de ses membres fondateurs, le claveciniste Justin Taylor. « Ca rejoint un peu mon histoire personnelle, parce que c’est vraiment avec ce genre de spectacle que, petit, j’ai découvert la musique baroque. Je suis allé écouter un opéra baroque et après j’ai eu la chance d’intégrer une maîtrise. Donc ce genre de projet me parle énormément. Et j’ai l’impression que les enfants étaient très attentifs. C’est génial de voir qu’avec ces musiques, dont on pourrait penser qu’elles ont du mal à convaincre un jeune public, ils suivent le spectacle. On a fait du Bach, du Purcell, du Rameau et du Lully et ils ont adoré. C’est génial ».

Des vocations sont donc peut être nées pendant cette semaine de Festival. Ou elles pourront également naître dans les écoles puisqu’un enregistrement de Pontikis a été réalisé par Le Consort, à destination des classes d'écoles primaires du pays.