Concours Vibre ! à Bordeaux : Le quatuor à cordes en grande forme

Pendant toute une semaine, archet à la main, violonistes, altistes et violoncellistes se sont succédés sur la scène de l’Auditorium de Bordeaux. Venus du monde entier, ils ont démontré la vitalité du monde du quatuor, qui depuis quelques années connaît en France un renouveau. Une nouvelle dynamique que nous décrit Laurent Marfaing, altiste du Quatuor Modigliani : « Je pense que le Quatuor Ysaÿe a été pour beaucoup dans cette nouvelle émulation et dans cette nouvelle génération de quatuors. Nous avons été à un moment leurs élèves, ils nous ont beaucoup appris. Je crois que c’est à notre tour de pouvoir continuer de lancer ces jeunes. » François Kieffer, violoncelliste du quatuor Modigliani, ajoute : « Il y a un public pour le quatuor à cordes et il y a une place pour tous les quartettistes dans les salles de concert, donc c’est pari gagné, c’est beau ».,

« On peut passer toute sa vie à jouer plein de quatuors à cordes. »

Le public a répondu présent pour encourager les jeunes formations venues concourir à Bordeaux. Parmi elles, le Quatuor Mona, né en 2018 de la rencontre de quatre jeunes musiciennes, originaires de Lettonie, de France, des Etats-Unis et de Corée. La violoniste Charlotte Chahuneau raconte pourquoi elle s’est lancée dans l’aventure du Quatuor à cordes : « Le quatuor à cordes, on dit que c’est la formation reine de la musique de chambre, parce qu’il y a tellement de répertoire, c’est infini, on peut passer toute sa vie à jouer plein de quatuors à cordes. La musique de chambre c’est vraiment une passion et quand on est musicien, à cordes surtout, c’est vraiment incroyable d’avoir cette possibilité parce que c’est un dialogue avec un nombre réduit de personnes. Dans un orchestre on a moins ce genre de rapport direct avec les autres, et pour ça c’est formidable. »

« Faire de la musique tout le temps, avec ses amis »

Jouer en quatuor c’est aussi partager la scène et la vie à quatre. Et c’est ce qui plait à tous les jeunes musiciens et musiciennes que nous avons rencontrés, comme Amarins Wierdsma, violoniste du londonien Barbican Quartet. « Vous savez, je crois que le plus gros avantage du quatuor c’est de pouvoir faire de la musique tout le temps, avec ses amis (rires) C’est une réponse un peu bête mais c’est tellement agréable, chaque jour est différent. C’est tellement un honneur de pouvoir travailler tous les jours avec les mêmes supers musiciens. Et puis, surtout dans les moments de compétition comme ici, on se soutient les uns les autres, même quand ça ne va pas, et c’est vraiment beau. »

Un soutien qui s’étendait aux quatuors entre eux, dans les coulisses, entre chaque épreuve. Et dans la salle aussi, où l’on pouvait ressentir une réelle confraternité entre jurés, représentants et représentantes de l’excellence du quatuor, avec entre autres, Veronika Hagen du Quatuor Hagen, Antoine Lederlin du Quatuor Belcea ou encore Gabriel Le Magadure du Quatuor Ebène.