"Corps extrêmes" à Chaillot, un spectacle tout en suspension et apesanteur

Nathan Palun dans Corps Extrêmes à Chaillot
Nathan Palun dans Corps Extrêmes à Chaillot - Capture d'écran, Théâtre National de Chaillot
Nathan Palun dans Corps Extrêmes à Chaillot - Capture d'écran, Théâtre National de Chaillot
Nathan Palun dans Corps Extrêmes à Chaillot - Capture d'écran, Théâtre National de Chaillot
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Jusqu’au 24 juin, sur la scène du Théâtre de Chaillot, Rachid Ouramdane fait danser le vertige. Il convoque sur scène une troupe d’acrobates et de voltigeurs pour le spectacle Corps Extrême. Un pièce qui affronte le vide.

Sur le plateau, on aperçoit une sangle mouvante tendue dans les airs, et un grand mur d’escalade blanc. Bientôt, cet espace sera occupé par des personnes du monde de l’aérien, sportifs extrêmes et voltigeurs. Rachid Ouramdane, chorégraphe de Corps extrêmes, et directeur du Théâtre national de Chaillot, nous les présente :

« C’est pas des foufous, c’est pas gens qui prennent des risques démesurés, bien au contraire, ce sont des personnes qui sont toujours entre la frontière de ce qu’elles semblent capables de faire et elles poussent, ce qui les amène à penser différemment les choses. C’est un spectacle où j’essaie de donner à voir comment on est plus grand qu’on ne pense l'être et je crois qu’au travers des expériences de corps qu’ils se font vivre, de ce qu’ils traversent, et de ce qu’ils partagent avec le spectateur, ils nous amènent à penser autrement ».

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La grimpeuse de l'extrême Nina Caprez
La grimpeuse de l'extrême Nina Caprez
- Capture d'écran Théâtre national de Chaillot

Dès les premières minutes du spectacle, des images des Gorges du Verdon sont projetées sur le mur d’escalade. On y voir le funambule de l’extrême Nathan Paulin, qui apparait sur scène quelques minutes plus tard, perché sur le fil au-dessus de la salle. Dans un milieu qui ne lui était pas familier :

« Au début, le fait d’évoluer dans un théâtre ça m’effrayait beaucoup, je me demandais ce que ça allait donner, j’avais un peu peur que ça ne rende pas très bien. Finalement j’ai découvert que cet espace fermé, tout noir, était un grand lieu de liberté où l’on pouvait créer ce qu’on voulait. Donc je prends beaucoup de plaisir à jouer ce spectacle, aussi parce que je partage la scène avec d’autres personnes, d’autres acrobates, une grimpeuse. Le fait d’avoir le public aussi, devant soi, c’est très fort. Il y a une transmission des sentiments qui est directe et c’est très plaisant ».

Extrait du spectacle Corps extrêmes
Extrait du spectacle Corps extrêmes
- Capture d'écran Théâtre national de Chaillot

Pendant une heure, Nathan Paulin, la grimpeuse Nina Caprez, et huit acrobates se croisent, s’élancent, s’envolent et se rattrapent. Ensemble, ils brouillent les frontières entre prouesse physique et art chorégraphique, explique Rachid Ouramdane :

« Il y a du chorégraphique au-delà de la danse. C’est-à-dire qu’il y a des choses qui deviennent profondément chorégraphiques dans le geste de grimper, de marcher dans les airs, et c’est ça qui m’intéresse. Souvent je dis que je viens de la danse et c’est ce qui peut être a éveillé chez moi le goût de tout ce qui peut se raconter au travers d’un corps quel qu’il soit, un corps très entraiîîné, un corps virtuose, un corps gauche. Parfois il y a de la chorégraphie sans danse. »

Avant le spectacle, Nathan Paulin connaissait déjà un peu le Théâtre de Chaillot, puisqu’il avait fait la traversée sur un fil entre le Palais et la Tour Eiffel. Son prochain exploit, ce sera le 1er juillet prochain, entre la Cathédrale de Rouen et la Tour des Archives. 640 mètres de distance à 90 mètres de hauteur, accompagné par la 1ère symphonie de Beethoven.

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