

Au Nouveau Théâtre de Montreuil, la metteuse en scène Alice Laloy a présenté à la presse et aux professionnels son dernier spectacle, Death Breath Orchestra. Ecrite avant la crise sanitaire, cette pièce met en scène un monde devenu irrespirable dans lequel évoluent quatre musiciens.
Sur la scène du Nouveau Théâtre de Montreuil, l’atmosphère est suffocante. Fumée, circuits de tuyaux, appareils de ventilations, la pièce musicale Death Breath Ochestra nous emmène dans un monde où l’air est irrespirable. « Death Breath Orchestra c’est un spectacle de théâtre musical, où toute l’écriture est basée autour de la matière, de la grammaire et de la mécanique du souffle. Autant le souffle des musiciens, qui sont un quatuor, puis deviennent un quintette de cuivre, et tout un tas de machinerie d’air comprimé et d’air pulsé », explique la metteuse en scène, Alice Laloy.
Toute l’écriture de la pièce est donc basée sur le souffle. Sur scène, les musiciens, qui doivent donc survivre dans cet air irrespirable soupirent, prennent de grandes bouffées d’air. Un travail particulier pour les artistes, nous explique la tubiste Fanny Meteier : « On s’est inspiré de plusieurs choses, par exemple des exercices de préparation avant de jouer, et on travaillé le souffle avec le compositeur. Donc c’était très enrichissant mais c’est vrai que c’est parfois difficile, parce que la relation avec le souffle est très liée aux émotions et donc quand on provoque certains souffles, certaines émotions, on les ressent et à la fin de la journée on est complètement vidé. »
Dans Death Breath Orchestra chaque musicien possède également un double, une marionnette hyper réaliste et hyper ressemblante qu’ils tentent de réanimer. « Alors au tout début ça fait très bizarre, on se rend compte qu’on a n’a pas tout à fait la même tête que ce que l’on pense », déclare Fanny Meteier, « mais au fur et à mesure on s’habitue, et puis justement c’était aussi le travail de la pièce, créer une relation avec le mannequin, pour que le jeu soit le plus naturel possible et qu’on ait vraiment cette interaction permanente au final ».
Difficile lorsque l’on voit la pièce de ne pas penser au contexte, au Covid. Et pourtant elle a bien été écrite avant la crise, ce qui peut être assez troublant, raconte la metteuse en scène : « C’est vrai que c’était assez frappant au début du travail quand toute la réalité se mettait à rejoindre la fiction sur laquelle on était en train nous de travailler avant ne démarre cette crise. De toute manière le monde irrespirable ce n’est pas une invention, c’est même pas le Covid qui nous l’a montré en fait. Donc je pense que c’est plutôt en résonance à ça et puis aujourd’hui ça prend effectivement un autre sens puisque le climat actuel met en exergue le sujet sur lequel on travaille. »
Death Breath Orchestra sera repris à l’automne prochain au Nouveau Théâtre de Montreuil. Des dates sont prévus également en mars cette année, si les conditions sanitaires le permettent.
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