Le vendredi 22 janvier se tenait à l’Opéra Bastille la finale nationale de la 3e édition du concours Voix des Outre-Mer. Fondée par le contre-ténor Fabrice di Falco, cette compétition a pour objectif de mettre en lumière les talents ultra-marins, encore trop peu présents sur les scènes lyriques.
Après plusieurs finales territoriales, à Mayotte, en Guyane ou encore à la Réunion, c’est à l’Auditorium de l’Opéra Bastille à Paris que le Concours Voix des Outre-mer s’achève pour les 16 finalistes. C’est la 3ème édition de ce concours qui se déroule sur plusieurs mois. Richard Martet, rédacteur en chef d’Opéra Magazine, préside le Jury depuis le départ et il est ravi de l’évolution de la compétition :
« Je suis absolument enchanté, je suis très content puisque quand Fabrice di Falco m’a parlé de ce projet il y a trois ans je lui ai dit "ok on y va" et puis la première édition c’était déjà très bien, et puis la deuxième édition c’était encore mieux et là cette année, on a fait une édition absolument formidable, ce concours prend de l’ampleur passe une étape à chaque fois, et ça je dois dire que pour moi c’est une énorme satisfaction ».
Tout au long de la soirée, dédiée à Christiane Edda Pierre, grande soprano martiniquaise qui nous a quitté en septembre dernier, les candidats se sont succédés. Avec face à eux, le jury, où siégeait notamment Alexander Neef, directeur de l’Opéra de Paris, institution qui a récemment entamé une réflexion interne sur la diversité : « C’est l’avenir de l’Opéra, il faut toujours s’intéresser à de jeunes voix, et surtout à des jeunes voix de partout, partout sur le territoire français et dans le monde aussi. Le talent est là et il faut le trouver, il faut le former et créer, établir un chemin pour qu’il puisse retrouver les grandes scènes. »
Après le passage des 16 candidats, le jury s’est concerté pendant 30 minutes, l’occasion d’offrir aux internautes, qui pouvaient suivre la finale en direct sur Culturebox, un interlude musical. Et c’est Roselyne Bachelot qui a annoncé le nom du grand vainqueur de cette édition, Edwin Fardini, baryton martiniquais de 25 ans. Diplômé du Conservatoire National Supérieur de Paris, il est déjà au début d’une belle carrière, et c’est avec Deep River qu’il a conquis le jury : « Je suis très heureux d’avoir gagné ce prix. D’une certaine manière ça me conforte dans les choix que j’ai pu faire dans ma carrière. Ne serait-ce que le choix d’interpréter Deep River et pas un air d’opéra, j’aurais pu en tant que chanteur lyrique professionnel, aller prendre un air de Mozart par exemple, et puis me présenter mais Deep River, un spiritual, un negro spiritual, c’est quand même quelque chose de particulier, et d’avoir pu en plus gagner ce concours avec ça, c’est formidable »
Le Prix Jeune Talent a été attribué à Auguste Truel et plusieurs mentions d’encouragement ont récompensé les chanteurs et chanteuses autodidactes. L’absence de conservatoire dans les territoires d’Outre-mer, à l’exception de La Réunion et de la Guyane, a été soulignée durant la soirée. L’initiateur du concours, le contre ténor Fabrice di Falco, a notamment interpellé la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, sur ce sujet. « J’ai rappelé que ce sont les collectivités territoriales qui ont fait d’autres choix. En particulier mon ami et prédécesseur Frédéric Mitterrand avait voulu créer ces conservatoires aux Antilles et il n’a pas été suivi par les collectivités territoriales qui ont fait d’autres choix que je respecte. A partir du moment où les collectivités territoriales antillaises se mobiliseront, il y a un Conservatoire à la Réunion et un Conservatoire en Guyane, nous les suivrons », déclare la ministre.
Et c’est en musique, avec tous les talents réunis que s’est achevée la soirée. Ils ont interprétés un hymne incontournable du répertoire américain, Amazing Grace.
Programmation musicale
- 07h42
My One and only love MICHAEL BRECKERMy One and only loveAlbum Sea Glass (1987)Label MCA (254740-2) - 07h47
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