"Intérieur", une création mondiale au Théâtre du Châtelet

Intérieur au Théâtre du Châtelet
Intérieur au Théâtre du Châtelet - Maia Flore / Agence VU – Aveugle. France, Paris, 22 février 2013
Intérieur au Théâtre du Châtelet - Maia Flore / Agence VU – Aveugle. France, Paris, 22 février 2013
Intérieur au Théâtre du Châtelet - Maia Flore / Agence VU – Aveugle. France, Paris, 22 février 2013
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La pièce Intérieur a été présentée le weekend dernier au Théâtre du Châtelet en création mondiale. A la fois pièce de musique et pièce de théâtre, cette œuvre est adaptée d'un texte de Maurice Maeterlinck, à qui l'on doit Pelléas et Mélisande, mis en musique par Debussy.

« Est-ce que les gouttes de la robe mouillée qui est étendue sur scène ne vont pas éclabousser le plateau ? » C’est la question que toute l’équipe technique se posait en ce début de répétition. Intérieur est une commande de l’ Ensemble Intercontemporain, dirigé par Matthias Pintscher. Silvia Costa en est la metteuse en scène, elle nous expose sa trame narrative : « La pièce originale de Maeterlinck raconte l’histoire d’un vieillard, accompagné d’un étranger, qui, en regardant l’extérieur d’une maison dans laquelle il y a une famille, doivent amener la nouvelle de la mort d’une des filles dont le corps a été retrouvé par le vieillard le long d’un fleuve ». 

Comment annoncer l'horreur

La pièce évoque ainsi le questionnement intérieur d’une personne qui doit annoncer l’horreur. Pour la musique, Matthias Pintscher a fait appel à Joan Magrané Figuera. Et ça tombait bien, puisque l’œuvre d’art préférée de ce dernier n’est autre que l’opéra Pelléas et Mélisande, lui aussi composé à partir d'une pièce de Maeterlinck.Nous lui avons demandé s’il n’était pas trop difficile de ne pas penser à Debussy au moment d’écrire : « Non, ça ce n’était pas trop difficile puisqu’Intérieur est une pièce qui est assez différente de Pelléas. Il n’y a pas ce côté symboliste, hyper poétique. En réalité c’est beaucoup plus réaliste. Et le génie de Maeterlinck c’est qu’avec ce matériau très réaliste il crée quelque chose de suggestif et de poétique ». 

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« L’art c’est de la synesthésie »

Si une partie de l’Orchestre est dans la fosse, 6 musiciens accompagnent sur scène le narrateur de la pièce, le comédien Michel Vuillermoz. Pour travailler, Silvia Costa s’est plongée dans le texte et la partition, qui avait été pré-enregistrée par les musiciens. Et la musique l’a particulièrement inspirée : « C’est vrai que chaque moment musical m’a évoqué certaines matières, certaines couleurs et j’ai eu une expérience de synesthésie. Mais la création en générale je trouve que c’est de la synesthésie parce qu’on pense à un texte et ça donne une image, où on voit une image et ça nous fait penser à un son, à une couleur ». 

La synesthésie c'est la capacité à percevoir par exemple des couleurs en réponse à des sons. Sur scène nous avons donc vu des éclairages roses, bleu, verts, des draps blancs, et les motifs colorés de la robe mouillée. 

Carrefour de la création
1h 00