L'Opéra national de Bordeaux ouvre la saison lyrique avec La Traviata

La Traviata à Bordeaux
La Traviata à Bordeaux - Eric Bouloumie
La Traviata à Bordeaux - Eric Bouloumie
La Traviata à Bordeaux - Eric Bouloumie
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Ce jeudi, l’Opéra de Bordeaux présente sa Traviata. C’est la première maison d’opéra qui présente une œuvre mise en scène, depuis le confinement. Mais raison des normes sanitaires, c’est à l’Auditorium et non plus au Grand Théâtre que l’œuvre de Verdi sera présentée.

Fraîchement briefée, l’équipe de l’Opéra de Bordeaux est prête à accueillir le public. C’est par petit groupe et les mains désinfectées que les spectateurs peuvent rentrer dans la salle. Ce soir c’est la générale de La Traviata, premier spectacle mis en scène présenté par l’Opéra national de Bordeaux depuis six mois. « On est excité, et heureux, très heureux de retrouver notre public, de retrouver l’art lyrique sur le plateau, » déclare Olivier Lombardie, administrateur général de l’institution, qui ajoute «  un petit peu angoissés quand même parce qu’évidemment tout ça doit se faire dans des conditions absolument dantesques de restrictions sanitaires. On a du mal à se projeter au delà de quinze jours. »

Trouver des astuces

Le jour même, la préfète de Gironde annonçait que les rassemblements de plus de mille personnes étaient désormais interdits. A jauge réduite, l’Auditorium de Bordeaux, n’est pas concerné. Le spectacle, qui devait être joué au Grand Théâtre a été déplacé dans cette salle plus moderne, afin de respecter les distances entre les musiciens dans la fosse. Un défi, pour Pierre Rambert qui a du réinventer sa mise en scène : « J’ai commencé par prendre une mauvaise route, c’est-à-dire, imaginer d’enlever des choses de la production, tout simplement parce qu’il y avait une impossibilité à les faire passer dans les espaces, à les stocker. Et une nuit, en regardant le ciel, j’ai eu une image de tissus qui correspondraient à chaque humeur de chaque acte. Ça m’a imposé une relecture profonde de l’œuvre, et il va falloir, si on veut continuer à monter des œuvres, pour le temps que l’épidémie durera, trouver ces astuces. »

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Sur scène les chanteurs solistes ne sont pas masqués mais eux aussi ont du trouver des astuces comme l’explique Benjamin Bernheim, qui interprète Alfredo : « Les scènes d’amour, les scènes de couple, tout ça ce sont des scènes qu’on a du adapter, avec des symboles forts, c’est-à-dire qu’au lieu de se serrer dans les bras moi je vais prendre le châle de la Traviata dans mes bras, que je vais serrer comme si c’était elle. » Le chanteur arrive même à en tirer du positif, « ça nous apprend aussi à être de meilleurs acteurs je trouve que c’est un challenge qui est très intéressant, parce que vu qu’il n’y a pas de contact possible, ou quasiment pas, ça nous force à être beaucoup plus indépendant et beaucoup plus persuasif »

La rentrée des classes

Depuis le confinement, c’est la première fois que Benjamin Bernheim chante dans une production lyriques mise en scène, « c’est comme une rentrée des classes », déclare le chanteur. Une joie partagée par Rachel Willis Sorensen, qui interprète Violetta : « Je suis tellement heureuse d’être à nouveau sur scène, le monde entier a traversé une crise émotionnelle et sanitaire si forte, et particulièrement les artistes qui n’ont pas pu se produire. Donc pour toutes ces raisons c’est un événement très spécial. Et pourtant il était déjà très important pour moi parce que cela faisait longtemps que je voulais et que j’espérais chanter ce rôle »

C’est effectivement la première fois que Rachel Willis Sorensen interprète Violetta. Une prise de rôle attendue à découvrir à partir de ce soir, à Bordeaux, diffusée le 3 octobre sur France Musique.