L'Orchestre du Capitole de Toulouse entre dans l'année Saint-Saëns

L'Orchestre du Capitole de Toulouse à la Halle aux grains
L'Orchestre du Capitole de Toulouse à la Halle aux grains - Romain Alcaraz
L'Orchestre du Capitole de Toulouse à la Halle aux grains - Romain Alcaraz
L'Orchestre du Capitole de Toulouse à la Halle aux grains - Romain Alcaraz
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L’orchestre du Capitole de Toulouse fait son entrée dans l’année Saint-Saëns, dont on commémore en 2021 les 100 ans de la disparition. L’ensemble a enregistré les 18 et 19 février à la Halle aux Grains son opéra rare la Princesse Jaune et les Mélodies Persanes. Nous y étions.

A la Halle aux Grains, en ce jeudi après-midi, le chef Léo Hussein et Alexandre Dratwicki, directeur artistique du Palazzetto Bru Zane, font répéter les chanteurs accompagnés au piano. Ils préparent un enregistrement d’œuvres de Camille Saint-Saëns, compositeur dont on commémore cette année le centenaire de la disparition. L’occasion d’approfondir nos connaissances de son œuvre très riche, selon Alexandre Dratwicki : 

« Je pense que c’est important que des gens, même connus, puissent régulièrement être remis à leur place dans le Panthéon, parce que tout ce patrimoine c’est la culture d’un pays, la culture d’une époque. Je pense que l’on ne repositionne jamais assez les gens à leur juste place. Et si Saint-Saëns on le connait, j’espère qu’après 2021 on le connaîtra encore mieux, ou qu’on le connaîtra différemment. Peut-être que les commémorations ça permet d‘aller plus dans la finesse, plus dans les détails. Et Saint-Saëns ce n’est pas que La Danse macabre_, pas que le_ Carnaval des animaux. »

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Saint-Saëns, un artisan de la musique

Ici, ce sont les Mélodies Persanes qui seront enregistrées pour la première fois avec orchestre, et l'opéra méconnu La Princesse Jaune, avec Léo Hussein à la tête de l’Orchestre du Capitole. Lui aussi très heureux de célébrer le compositeur : « Avec Saint-Saëns, ce qui m’étonne, c’est la méthode de travail. Il est vraiment comme un artisan avec la musique et on peut sentir, on peut entendre un maître qui fait son travail. C’est charmant, c’est plein de couleur, mais surtout ce sont des structures incroyables. »

Parmi les huit interprètes on retrouve notamment la mezzo-soprano Eleonore Pancrazi. Elle enregistre les Mélodies persanes et nous lui avons demandé quel rapport elle entretient avec Camille-Saint Saëns : « Je pense que j’entretiens avec lui la relation que j’ai avec tous les compositeurs français qui sont formidables, chez lesquels il y a une parfaite adéquation entre le texte et la musique. Moi j’ai de la chance, la mélodie que je chante c’est un peu les Adieux de l’hôtesse arabe de Bizet mais vu par Saint-Saëns. Ça me fais le même effet, c’est hyper sensuel, la mélodie nous reste dans la tête longtemps après ». 

Le compositeur mal aimé ? 

Justement Saint-Saëns a pu être considéré comme un composteur mal-aimé, en comparaison à Claude Debussy ou à Maurice Ravel. Les explications d’Alexandre Dratwicki : « Disons qu’en musique française, une fois que l’on a oublié Rameau et Berlioz, l’époque française la plus signifiante, la plus originale, la plus innovante c’est Debussy, Ravel. C’est ce que l’on appelle le symbolisme ou l’impressionnisme. Et c’est vrai que cela n’existe pas en Russie, en Allemagne, en Italie. Et je dois dire que malheureusement, Saint-Saëns fait partie, comme Gounod, comme Massenet, d’un romantisme peut-être plus évident, plus naturel, plus international. Donc oui je comprends que l’on ait résumé la musique post romantique aux grands romantiques français, à Debussy, Fauré ou Ravel, parce que c’est très particulier, mais je crois que Saint-Saëns c’est quand même une musique qui parle peut-être plus facilement au grand public. »

L’année Saint-Saëns va permettre sans doute au public de mieux connaitre cette œuvre. La prochaine étape pour le Bru Zane devrait être l’enregistrement de l'opéra Phryné, dont le 2e acte est le chef d’œuvre absolu du compositeur pour Alexandre Dratwicki. Avec Hervé Niquet et l’Orchestre de l’Opéra de Rouen.

Programmation musicale

  • 07h47
    Mireille : Trahir Vincent (Acte II) Air de Mireille
    Mireille : Trahir Vincent (Acte II) Air de Mireille
    Charles Gounod (Compositeur)
    Mireille : Trahir Vincent (Acte II) Air de Mireille

    Giancarlo Amati (Chef d'orchestre), Andrea Guiot (Soprano, Mireille), Non Identifié

    Album Mireille (1962)
    Label LES DISQUES D'ORPHEE (STO 61 024)

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