La Biennale du Flamenco se tient en ce moment au théâtre de Chaillot à Paris. Un art exigeant qui, en alliant tradition et modernité, séduit de plus en plus d'amateurs en France.
C'est à la fois un chant, une musique, une danse, presque une culture à part entière. Le flamenco, cet art né dans le sud de l'Espagne au 18ème siècle, connaît depuis plusieurs années un vif engouement en France. Se tient d'ailleurs en ce moment la cinquième édition de la Biennale du Flamenco, au théâtre de Chaillot à Paris, jusqu'à vendredi. Le succès est au rendez-vous et le flamenco séduit de plus en plus d'amateurs, qui s'inscrivent à des cours de danse.
Les raisons d'un engouement
Un petit coin d'Andalousie, dans le XXe arrondissement de Paris. Depuis près de 40 ans, l'association Flamenco en France fait vivre la culture flamenca. Ce midi, cours de danse avec Veronica Vallecillo. Le flamenco attire en premier lieu car il s'agit d'un art très complet, dit la professeure : "Nous travaillons aussi bien sur le corps que sur le rythme. Nous faisons également un gros travail sur la présence, sur l'énergie. Nous allons aussi chercher des choses dans l'âme, au niveau théâtral." Et l'engouement est là, observe Nathalie Garcia Ramos, chargée de développement culturel : "Nous ne parlerons pas du Covid, qui évidemment a freiné la fréquentation des cours. Mais j'ai reçu pas mal de coups de fil en janvier, de personnes qui souhaitent entamer des cours de flamenco. Nous constatons également un grand nombre de personnes qui, dans notre école, font des allers-retours avec l'Andalousie pour aller prendre des cours et voir des spectacles."
Qui sont ces amateurs de flamenco ? Beaucoup de femmes, et des descendants d'espagnols, remarque Jérémie Stieffer, le président de Flamenco en France : "Après la guerre d'Espagne, des centaines de milliers d'Espagnols sont arrivés en France. Ils se sont établis, ont eu des enfants, des petits-enfants et arrières petits-enfants. Plus tard, dans les années 60-70, il y aussi eu une grosse immigration économique." Des enfants ou petits-enfants qui souhaitent renouer avec leurs racines, comme Anne-Marie : "C'était une danse que l'on pratiquait de façon très spontanée sans vraiment la connaître dans ma famille, quand j'étais petite. Cela me faisait un peu peur de l'aborder de façon technique, j'ai un vieux souvenir du flamenco. Là, ces cours me font porter un nouveau regard sur cette pratique."
La vitalité des festivals
Des festivals de flamenco se sont développés, ce qui a contribué à sa visibilité. À Nîmes, à Mont-de-Marsan, à la Villette à Paris, et au théâtre de Chaillot donc, où se tient en ce moment la Biennale du Flamenco. Daniela Lazzari y est programmatrice et si les salles sont pleines, c'est aussi car le flamenco a su s'adapter. "Il s'est mis absolument au niveau des théâtres, de la danse contemporaine, de l'exigence du travail sur les lumières", estime-t-elle : "Ce n'est plus la fête de famille, qui est aussi magnifique mais qui ne se fait pas sur les scènes de théâtre. On enlève ce cliché de la robe à bois et des castagnettes, en France on arrive à faire ce travail-là."
Une programmation moderne avec des pointures : Rafaela Carrasco, Paula Comitre, ou encore David Coria, que nous retrouvons aussi pleine répétition. La France a-t-elle succombé aux charmes de l'art andalou ? "Oui, absolument ! C'est un public très amateur de flamenco, et les Français qui le dansent ont un très bon niveau." Et quel avenir, selon lui, pour le flamenco ? "Je n'ai pas de boule de cristal, mais je considère que le flamenco est une entité vivante, qui se nourrit en permanence. Bien-sûr, il restera toujours cette part plus traditionnelle, et elle se mélangera avec de nouvelles tendances, comme on peut le voir en ce moment." À la Biennale, David Coria a ainsi présenté une création qui mêle flamenco... et hip-hop. Preuve d'un art innovant, protéiforme, et une diversité qui n'est sans doute pas étrangère au nombre grandissant d'aficionados.
Programmation musicale
- 08h09
Elégie pour violoncelle et orchestre en ut min op 24 Gabriel Fauré (Compositeur)Elégie pour violoncelle et orchestre en ut min op 24Armin Jordan (Chef d'orchestre), Frédéric Lodéon (Violoncelle), Orchestre Philharmonique De Monte-Carlo
Album Frédéric Lodéon - Le Flamboyant : The complete Erato & EMI recordings / CD 19 (2022)Label WARNER CLASSICS (0190296546259/19)
L'équipe
- Production
- Production
- Autre