Le Printemps des Arts de Monte-Carlo : "je suis heureux parce que les musiciens jouent"

Betrand Chamayou en concert au Printemps des Arts de Monte-Carlo, 2021
Betrand Chamayou en concert au Printemps des Arts de Monte-Carlo, 2021 - Alice Blangero
Betrand Chamayou en concert au Printemps des Arts de Monte-Carlo, 2021 - Alice Blangero
Betrand Chamayou en concert au Printemps des Arts de Monte-Carlo, 2021 - Alice Blangero
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A Monaco, se tient jusqu’au 11 avril un festival, en public, le Printemps des Arts de Monte-Carlo. Dans la Principauté, les manifestations culturelles accueillent des spectateurs depuis le deuxième confinement. Comment se passe cet événement, qui est quasiment une exception dans le monde ?

Nous sommes bien dans un opéra, l’Opéra Garnier de Monte-Carlo plus précisément, entourés de spectateurs qui s’apprêtent à écouter Betrand Chamayou. Le pianiste est programmé dans le cadre du Printemps des Arts de Monaco. Marc Monnet est le directeur du festival, qui a démarré le 14 mars. Nous lui avons demandé comment ça se passait : « Je suis heureux parce que les musiciens jouent et parce qu’on a la chance de pouvoir avoir une activité normale. Alors elle n'est pas tout à fait normale, puisque par exemple les Français ne peuvent pas venir, et que nous observons bien sur des règles sanitaires strictes, mais ça s’accepte très facilement ».

Ici c’est un siège sur deux dans la salle, la température des spectateurs est prise à l’entrée. Et avec le couvre-feu à 19h, les concerts ont été avancés. C’est une journée Liszt pour Bertrand Chamayou, très heureux de retrouver le public, avec un programme qui lui est particulier : « Je vais rejouer l’intégrale des Années de pèlerinage de Liszt, c'est un programme que j’ai beaucoup fait, il y a une dizaine d’années, et c’est quelque chose d’émouvant pour moi de m’y remettre mais ça fait vraiment dix ans que je n'ai pas joué cette œuvre, ça sera la première demain. Alors dans un contexte pareil je vais me laisser porter, je ne sais vraiment pas où je vais, en plus c’est très troublant, parce qu’on devait faire ça le soir comme j’avais l’habitude de le faire à l’époque. Donc je vais aller répéter à partir de 9h du matin, on va commencer à 11h30 et puis on aura fini autour de 17h, donc ça va être un voyage étrange demain ».

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Le voyage s’est finalement très bien passé, et le répertoire de Lizst, interprété aussi par Béatrice Berrut ce même weekend, n’est pas le seul proposé lors de cette édition, qui met également en avant l’Ecole de Vienne et la création. Comme Snow on her lips, théâtre musical avec performeuses, musiciens et écran. Elle est signée Sebastian Rivas : « C’est la première fois que cette œuvre rencontre du public et que je rencontre moi personnellement du public depuis un an. C’est quelque part le sens de notre mission. On fait tous ça pour rencontrer du public et créer un espace-temps où tout s’arrête et c’est assez vital pour nous, on a eu beaucoup d’émotion à rencontrer le public à nouveau. »

Le Festival se tient jusqu’au 11 avril, comme prévu. Seul le chœur de Lituanie, touché par le Covid, a dû annuler sa présence, ainsi que l’Orchestre National de France, en raison de la crise sanitaire. Et il y aura, on l’imagine, une émotion particulière le dernier jour, puisque c’est la dernière édition pour Marc Monnet, après 19 ans de présence. Il sera remplacé l’année prochaine par Bruno Mantovani.

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