A défaut de pouvoir être jouées dans les théâtres, Chaillot - Théâtre national de la Danse, a décidé de délocaliser ses représentations des Fables de la Fontaine dans les écoles de la quinzaine de villes où elle était programmée, partout en France. Reportage avec des CM2 à Colombes.
C’est comme au théâtre ou presque ce jeudi matin à Colombes. Il est 10h et les élèves prennent place pour une représentation de la chorégraphie Le Loup et l'Agneau, de Béatrice Massin. Pour pouvoir faire vivre cette pièce, ce sont les danseurs Felix Heaulme et Mylène Lamugnière qui sont venus aux élèves.
Mélinda Muset-Cissé, responsable de production et de diffusion de Chaillot - Théâtre national de la Danse, nous explique l’origine de cette démarche : « Ce projet est né d’un désir fou qu’on avait tous de reprendre notre activité, pour un régisseur de faire sa régie, pour les danseurs de danser et pour nous de tourner enfin ces pièces pour lesquelles on avait tissé des partenariats très forts avec les acteurs culturels. Donc pour Chaillot, c’était vraiment un désir extrême de trouver des solutions, pour présenter les pièces et les adapter. »
Pendant 20 minutes, les deux danseurs offrent aux élèves la représentation du Loup et l’Agneau, chorégraphie baroque qu'ils auraient dû voir dans un théâtre. La danseuse Mylène Lamugnière explique avoir tout de suite accepté ce projet :
« On s’impatiente de pouvoir retravailler, c’est certain, après ce sont des conditions qui sont compliquées et je pense que dans un contexte normal on aurait été plus regardants sur certaines choses mais là j’avoue qu’on a hâte de retrouver le rythme du travail et c’est une chance pour pouvoir avancer dans nos vies. Partager avec un public ça manque, il n’y a pas eu beaucoup des représentations possibles depuis mars dernier ».
Dans l’établissement scolaire, c’est un véritable théâtre éphémère qui est monté pour les enfants, avec des coulisses, une sonorisation. Mais comme l’a dit Mylène Lamugnière, danser dans une école ce n’est pas la même chose que sur une scène, et en tant que danseur il faut faire notamment attention aux sols qui ne sont pas adaptés :
« On danse sur du carrelage donc on pose un tapis de danse mais en terme d’amortis notre rôle c’est de tout faire pour ne pas se blesser. Surtout qu’on a eu une grosse coupure de rythme donc l’idée c’est de pouvoir assurer ces spectacles sans se flinguer pour la suite lorsque les théâtres rouvriront ».
La performance, chaudement applaudie par les élèves, s’accompagne ensuite d’un échange, autour de la danse, de l’impression des élèves, qui ne sont pas repartis sans une courte introduction à la danse baroque.
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