Le trac, ou quand le cœur s'emballe

Le trac ou quand le coeur s'emballe
Le trac ou quand le coeur s'emballe ©Getty - PM Images
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Le métier du musicien est un métier de très haute précision. Solistes, choristes ou musiciens d'orchestre, il faut être parfait. Mais sous la pression, le cœur s'emballe. A chacun sa méthode pour gérer le trac, mais il faut rester vigilant, alertent les cardiologues.

Le cœur qui s'emballe : il n'y a pas de musicien qui n'en fasse l'expérience. Amateurs ou professionnels, tous sont concernés. Il n'est pas étonnant que lorsqu'on leur parle du cœur, les musiciens pensent automatiquement au trac. 

"C'est un métier extrêmement difficile, explique François Desforges, timbalier et percussionniste à l'Orchestre national de France. C'est de la très, très haute précision. Quand on arrive à un haut niveau dans des orchestres, pour les solistes c'est encore décuplé, on doit toujours être parfait et on n'a qu'une chance. Donc, c'est vrai qu'il y a une pression énorme dans ces métiers - là. "

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Une pression qui ne disparaît pas forcément après des années d'expérience, mais que l'on apprend à apprivoiser, nous confie le percussionniste. Et le sentiment est le même du coté des chanteurs, comme pour Sarah Dewald, mezzosoprano dans le choeur de Radio France. La musicienne se sert de la maîtrise de son souffle pour réguler son rythme cardiaque : 

"Le stress vient souvent avant d'entrer sur scène. Le cœur s'emballe, le rythme cardiaque augmente, la pression artérielle aussi. Ca compresse un peu les poumons, les abdominaux se contractent. Donc, j'essaie vraiment avec la respiration, avec mon instrument, de calmer ça, de faire de la cohérence cardiaque."

"Le coeur s'emballe, tout s'emballe, on a l'impression que tout vire au rouge, on est dans l'empêchement total, rajoute Laurent Koehl, ténor dans le coeur de Radio France , on est dans le mode 'survie', dans le cerveau reptilien et on a du mal à reprendre dessus. Mais il y a l'expérience artistique qui nous aide à faire de cet état quelque chose de moteur et non pas quelque chose de négatif."

Pour Nathan Mierdl, deuxième violon solo à l'Orchestre philharmonique de France, ressentir le trac veut dire que ce qu'il fait a du sens : " Je suis stressé avant le concert, mais aussi lorsqu'il arrive un solo. Par exemple, on joue la partition, on commence à la lire et on voit progressivement arriver le moment où on va jouer. Le cœur s'emballe tout de suite. Ça s'accélère, mais on se sent vivant." 

Le stress, un facteur de risque pour la santé cardiovasculaire, y compris chez les musiciens

Sophrologie, yoga, et beaucoup de sport, c'est la recette des musiciens que nous avons interrogés pour apprivoiser leur trac. Pour le cardiologue Alexandre Bensaid du Pôle Santé Bergère, le stress reste un facteur de risque majeur pour le cœur, et il faut rester vigilant : 

_"Le trac c'est l'accélération du rythme cardiaque. Aujourd'hui, il n'est pas du tout prouvé qu'il faut systématiquement mettre en place un dépistage cardio - vasculaire institutionnel chez les musiciens professionnels. Il est par contre absolument nécessaire que quand on avance en âge, quand on a une pratique d'instrument qui est demandeuse sur le plan physique en plus du stress lié aux représentations régulières, qu'on se fasse suivre ou se fasse dépister. C'est ce qu'on recommande évidemment à tout le monde dans la population générale, "_conclut le spécialiste.

Programmation musicale

  • 07h35
    Symphonie n°3 en sol min op 36 : 4. Finale. Allegro
    Symphonie n°3 en sol min op 36 : 4. Finale. Allegro
    Louise Farrenc (Compositeur)
    Symphonie n°3 en sol min op 36 : 4. Finale. Allegro

    Laurence Equilbey (Chef d'orchestre), Insula Orchestra

    Album Louise Farrenc : Symphonies n°1 et 3 (2021)
    Label PARLOPHONE (190296698521)

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