Les salles privées s’adaptent pour une réouverture vitale en pleine crise sanitaire

Salle de La Scala Paris
Salle de La Scala Paris - La Scala Paris
Salle de La Scala Paris - La Scala Paris
Salle de La Scala Paris - La Scala Paris
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Elles attendaient avec impatience leur réouverture après plusieurs mois d’arrêt liés au Coronavirus. Les salles de spectacle peuvent à nouveau accueillir du public assis. Parmi elles, les salles privées, qui ont particulièrement souffert de cette crise.

A quelques jours de sa réouverture, la Scala Paris est en travaux. Certains étaient prévus, comme l’ouverture d’une petite salle sous la grande, et d’autres se sont ajoutés à la dernière minutes pour accueillir à nouveau du public en pleine crise sanitaire nous explique son directeur général Frédéric Biessy : « Ça s’appelle naviguer à vue, on est en train de bouleverser complètement la circulation, l’accueil, la sortie des spectateurs, pour que les publics ne se croisent pas et que le virus ne circule ». 

Inscrire le théâtre dans une fragilité

Ces nouveaux travaux imprévus s’inscrivent dans une série de mesures prises par l’établissement pour pouvoir rouvrir le 11 septembre dans une période qui reste incertaine, après six mois de fermeture. « Au début on était convaincu, quand on a commencé à entrer en confinement, que c’était l’affaire de trois mois, on est en train de comprendre que ça va pas être l’affaire de trois mois mais de six, neuf, ou plus. Donc on est obligé de prendre des mesures structurelles plus radicales pour inscrire le théâtre dans cette fragilité-là. » Frédéric Biessy résume, « tant qu’on n’aura pas de vaccin, tant que le virus n’aura pas été éradiqué, on est obligé de naviguer à vue, et d’être très souple. Ça a des vertus, mais c’est pas très  rassurant pour les équipes ».

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Imaginer l’avenir 

A Bordeaux, le Théâtre des Salinières prépare la reprise, depuis le confinement. « On a commencé tout de suite à imaginer l’avenir, c’est-à-dire mettre en place dès le mois de mars la saison suivante, ce qui fait qu’elle peut démarrer dès le 11 septembre et puis de pouvoir redémarrer », explique son directeur, Frédéric Bouchet.  Mauvaise surprise cependant, celle d'avoir été classée en zone rouge, avec donc l'interdiction d'être en jauge pleine  « mais on avait prévu tout ça avec un logiciel pour libérer une place à chaque fois qu’il y a un groupe de réservation et l’utilisation de douchettes à l’entrée pour les billets ».

Compenser les pertes liées à l’obligation de jauges réduites 

Paris aussi est placée en zone rouge. Le 27 aout dernier, le gouvernement a annoncé une enveloppe 220 millions d’euros pour le spectacle du secteur privé et une enveloppe de 100 millions pour éponger les pertes liées à l’obligation des jauges réduites. Une aide indispensable, explique Frédéric Biessy « C’est une des choses sur lesquelles j’étais le plus sur, j’avais expliqué à qui me le demandais que si on devait ouvrir avec une jauge réduite ça ne serait qu’à la seule et unique condition que l’Etat puisse nous aider à supporter cette baisse de recette, c’est le cas donc c’est bien. » 

Un soutien que salue le directeur de la Scala, « franchement je suis content d’habiter ici, parce que si j’étais comme le sont beaucoup de mes amis qui ont des théâtres à Londres ou à New York, y’en a quand même la moitié qui sont en train de les vendre, chez nous on nous permet avec le chômage partiel et avec cette mesure-là de continuer à accueillir du public, à présenter l’œuvre des artistes. C’est pas simple, c’est plus compliqué, faut être économe, mais enfin on peut. Ailleurs on peut pas. »

Reste maintenant à sécuriser le public, et lui donner envie de revenir au Théâtre sans avoir peur, ce que permet le maintien de la distanciation en zone rouge affirme Frédéric Biessy. Parce que c’est du retour du public dont dépendra véritablement aussi la reprise. 

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