Les spectateurs sont de retour dans les salles de concert, mais avec de nouveaux réflexes

Auditorium de la Radio France, Paris 16e - AS Architecture
Auditorium de la Radio France, Paris 16e - AS Architecture ©Radio France -  G.F. Bergeret
Auditorium de la Radio France, Paris 16e - AS Architecture ©Radio France - G.F. Bergeret
Auditorium de la Radio France, Paris 16e - AS Architecture ©Radio France - G.F. Bergeret
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Alors que la saison culturelle 2021-2022 touche bientôt à sa fin, les responsables des salles de concert retrouvent peu à peu le sourire. Quant au public, ses pratiques ont évolué, avec un recours massif à la dernière minute.

Bonne nouvelle pour les directeurs des salles de concert, les taux de remplissage repartent à la hausse. Il faut dire qu’en début de saison, beaucoup témoignaient de leur inquiétude face à la fréquentation des salles. Et à la rentrée mitigée, s’est ajouté une actualité bouleversante : Covid, encore et toujours, guerre en Ukraine, et élections. Autant de facteurs qui ont entraîné une refonte des pratiques, de la part des acteurs culturels, mais aussi du public. Principal bouleversement dans ses pratiques : la dernière minute. Les places sont réservées dans les derniers jours, comme à l’Opéra national de Montpellier, où Valérie Chevalier, a parfois eu quelques sueurs froides…

« C’est assez passionnant, et en même temps, c’est un peu de stress, je dois dire, parce qu’on ne sait jamais à l’avance si on va remplir une salle, témoigne la directrice de l’institution occitane. C’est la grande nouveauté. Cela n’existait pas avant. Avant, la sortie à l’opéra, on l’anticipait. Aujourd’hui, presque même jusqu’au jour J, on peut d’un seul coup récupérer 250-300 spectateurs. Avant, on misait sur 50 à 100 spectateurs qui venaient chercher des places à la dernière minute parce qu’ils savaient qu’il y avait des tarifs. Là, ils ne viennent pas forcément chercher des tarifs, mais seulement parce qu’ils ont envie de venir, parce qu’ils ont attrapé le bon post Instagram ou la bonne story, dans l'après-midi même. Et ils décident qu’ils vont venir au spectacle le soir. Donc c’est un grand changement de mentalité et de culture, déjà pour nous. »

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Priorité à la communication sur les réseaux sociaux

Car ce nouveau public, les salles vont le chercher sur les réseaux sociaux. L’opéra de Montpellier a embauché deux postes à temps complet pour la communication numérique, à destination des jeunes, avec une grande part de vulgarisation culturelle. Le nerf de la guerre, c’est la communication ciblée, témoigne Hugues de Saint-Simon, secrétaire général de la Philharmonie de Paris : « Nous faisons chaque début de semaine une newsletter, qui est la sélection de la semaine. Il y a maintenant beaucoup de gens qui, le week-end, se disent “qu’est-ce que je vais faire cette semaine ?”, dans ce phénomène de dernière minute dont nous parlions. Nous envoyons donc quatre propositions que l’on sélectionne. Nous nous adaptons un peu à ces nouveaux phénomènes, et on communique différemment avec le public par rapport à avant. »

La programmation s’adapte, elle aussi. Plus accessible et plus large, pour s’assurer que les spectateurs seront au rendez-vous. L’agenda de Radio France, composé par Michel Orier, directeur de la musique et de la création, est donc clairement différent des précédentes saisons.

Retour aux fondamentaux

« On s’aperçoit quand même que les gens choisissent plutôt des spectacles ou des propositions assez référentes, et sont un peu moins curieux sur la découverte, la création, ou des choses comme cela, témoigne Michel Orier. Mais je pense que tout cela va se réinstaller peu à peu. Dans la composition des programmes, on est très vigilants. Soit à donner des créations nouvelles, avec des solistes de renom, très connus, pour que les gens soient plus enclins à venir. Soit on inclut dans les programmes des pièces référentes à côté des œuvres moins connues. Nous sommes très vigilants à cela. »

Un grand travail de réflexion, sur la communication et la programmation, s’est donc mis en place cette saison. Partout, on le sait, cette adaptation est un gage de survie. Car la crainte, c’est que les salles de concert soient boudées, comme le sont les cinémas depuis la pandémie.

En pistes !
1h 58

Programmation musicale

  • 08h08
    Star wars : La marche impériale
    Star wars : La marche impériale
    John Williams (Compositeur)
    Star wars : La marche impériale

    Gustavo Dudamel (Chef d'orchestre), Orchestre Philharmonique De Los Angeles

    Album Celebrating John Williams (2019)
    Label DGG (4836647)

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