Mahler intime, un disque du Trio George Sand lié à la nature et conçu écologiquement

Mahler intime, par le Trio George Sand
Mahler intime, par le Trio George Sand - label Elstir
Mahler intime, par le Trio George Sand - label Elstir
Mahler intime, par le Trio George Sand - label Elstir
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Mahler intime, c’est le nom du nouveau projet du Trio George Sand, composé de Virginie Buscail, Diana Ligeti et Anne-Lise Gastaldi. Un bel objet que l’ensemble et le label qu’il a fondé, Elstir, a souhaité le plus vert possible.

C’est dans son appartement parisien que nous rencontrons Anne-Lise Gastaldi, pianiste du Trio George Sand. Sur la table basse du salon, entre deux tasses de café, est posé le disque de couleur verte Mahler intime, enveloppé dans du papier calque. Un papier qui n’est pas anodin nous explique la pianiste : « Nous avons voulu choisir des matériaux qui soient dégradables, puisque ce disque est lié à la nature, par le compositeur lui-même, _Gustav Mahler__, et puis pour plein de raisons sociales que chacun connait. Nous avons choisi un cartonnage particulier et puis pas de plastique pour envelopper le disque, ce qui fait que tous les disques sortis ont été emballés un par un dans un papier calque dégradable._ »

L’objet existe donc tel quel. Mais pour ne pas renoncer à la grande distribution, une autre version, moins fragile, a également été conçue : « Ce papier calque évidemment, la Fnac, tous les revendeurs de disque, les intermédiaires ne l’acceptent pas, parce que c’est curieux et trop fragile donc nous avons dû emballer certains disques destinés à la vente autrement, avec des sortes d’enveloppes les moins nocives possibles pour l’environnement. »

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« Ne regardez pas le paysage il est tout entier dans ma symphonie »

Le trio a ainsi passé beaucoup de temps sur l’aspect écologique du projet, mais pas autant que sur la musique, sourit Anne-Lise Gastaldi. Dans ce disque on trouve, entre autre, le Quatuor de Mahler mais aussi des transcriptions, l’Adagietto de la Symphonie n°5 pour piano ou encore le thème de la variation de la Symphonie n°4 pour violon et piano. Des créations aussi, notamment une composition de Noriko Baba , inspirée du Chant de la terre. Comme le disait Anne-Lise Gastaldi, cette démarche résonne directement avec la figure et la vie de Mahler : « Mahler a composé dans la nature, puisqu’il allait s’isoler dans sa petite maison. Il y a une citation célèbre où il dit ‘ne regardez pas le paysage il est tout entier dans ma symphonie’. Il avait un amour démesuré pour la nature et c’est vraiment le compositeur je pense le plus proche dans sa musique de la nature. Et il était végétarien une partie de sa vie ! Il était en quête de cette écologie qui n’avait peut-être pas ce nom à l’époque, mais la démarche était la même. »

Pour aller plus loin le trio et son label ont fait un partenariat avec une association, Des Enfants et des Arbres : « Elle permet à des collégiens de planter des arbres et de rencontrer les agriculteurs, de prendre conscience de tout cela. C’est une très belle démarche et dans le nom même de l’association on retrouve aussi les enfants. Gustav Mahler c’est aussi l’enfance dans son œuvre. Donc il y avait les deux. »

« On continuera »

Si le prochain disque ne sera pas lié à la nature dans son contenu, Anne-Lise Gastaldi souhaite poursuivre cette démarche : « On continuera. Pas de plastique, même si c’est plus compliqué, même si c’est plus coûteux. Je trouve que c’est ce que chacun doit faire à son niveau, même si c’est un petit grain de sable pour chacun, ça fait déjà beaucoup. Et la prise de conscience en elle-même est déjà une chose tellement importante. »

« Je crois qu’aucun artiste ne souffre autant que le musicien du pouvoir mystique de la Nature quand elle s’empare de lui », écrivait Gustav Mahler à Natalie Bauer-Lechner. Mahler intime ce sont aussi des textes, regroupés dans un livret illustré.

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