Musique symphonique et études académiques : un ménage qui tient son festival

Suisses, Allemands, Portugais, Néerlandais, Belges et Français : ils sont neuf orchestres issus de grandes villes universitaires européennes à donner rendez-vous au public toulousain pour présenter leur programme. Et à cela s’ajoute un ensemble éphémère, composé de 10 musiciens de chacun des orchestres. L’orchestre étudiant européen propose une collaboration unique. Clarisse et Samuel sont étudiants à Toulouse. Elle est harpiste, lui altiste. Tous deux ont été désignés pour prendre place dans cet orchestre. Mais cela n’est pas de tout repos.

« C'est vraiment sur les quatre jours de festival que tout se joue, assure Clarisse Guyon, 19 ans, en 2e année de droit. Le matin, on a les répétitions pour l'orchestre éphémère. L'après-midi, personnellement, je vais aider l'orchestre de Strasbourg. Donc j'ai aussi ces répétitions-là, en plus de celles de l'orchestre de Toulouse. Il y a aussi les concerts chaque soir... Donc ça va être chargé. » « On a des répétitions seulement trois jours, pour l'orchestre européen, renchérit Samuel Blas, 23 ans*. On ne connaît pas notre co-pupitre. En soi, c'est fou, c'est génial, mais on doit tout de même bien connaître les partitions pour s'adapter au mieux sur place. »*

Pour honorer ces répétitions, et son rôle dans l’orchestre, Samuel, étudiant en 1ère année d’école d’infirmier, a dû renoncer à un partiel. Il ira directement aux rattrapages. Il n’est pas le seul dans ce cas. De nombreux étudiants ont favorisé le festival. « Participer à cette édition du festival, fin juin et début juillet, n'était pas du tout simple, confesse Josefien Branson, de l’orchestre étudiant de Louvain*. Puisqu'en Belgique, la période des examens universitaires est toujours en cours. Quelques musiciens parmi nous ont dû reporter leur soutenance de thèse, pour pouvoir nous rejoindre au festival. Cela montre l'envie énorme des étudiants de jouer de la musique ensemble. Je suis sûre aussi que la satisfaction que les étudiants retireront de leur participation au festival sera plutôt qu'un empêchement, un coup de pouce pour leur carrière académique. »*

Le festival, en-dehors des prestations musicales, est aussi l’occasion pour les musiciens des orchestres symphoniques étudiants d’échanger sur leurs quotidiens, dans leurs villes respectives. Car la musique a un coût. Certaines universités jouent le jeu, et aident beaucoup leur orchestre. Dans la Ville Rose, la centaine de musiciens symphoniques représente bien la volonté de partager ce répertoire.

« On a un accès assez facilité à des salles dans les universités, explique Alice Peyraud, la présidente de l’Orchestre étudiant de Toulouse. Ils sont très heureux quand on va jouer dans leur établissement. Dans notre public, on s'aperçoit, à travers nos études d'activité (car nous faisons tout professionnellement, comme les grands orchestres), que ce sont en grande partie des étudiants qui viennent voir leurs copains qui sont en cours avec eux. Sur 90 musiciens à chaque concert, tous en ramènent deux amis, cela va très vite remplir une salle, même pour du symphonique. On a un succès comme cela, et grâce à la gratuité de tous nos concerts. »

Cette nouvelle édition du Festival européen des orchestres étudiants est la première post-Covid. Or, dans ces ensembles, les rangs sont très changeants, à cause des études de chacun. Sur scène, les musiciens ne sont donc pas, en majorité, ceux qui avaient entamé l’organisation de cet événement.

Le programme des concerts gratuits du Festival européen des orchestres étudiants est à retrouver ici.