

Lundi 31 août a commencé l’édition 2020 de Manifeste. De la grande salle du Centre Pompidou, à la Philharmonie de Paris, cette année le festival de l’Ircam explore les Sortilèges de la voix, avec notamment une performance qui réunit celle de Billie Holiday, Edith Piaf ou encore Lisa Della Casa.
Sous la Fontaine Stravinsky, dans les locaux de l’IRCAM, un piano et des ordinateurs se font face. Le compositeur et chercheur Georges Bloch répète avec le musicien Hervé Sélin. Des machines sortent les voix de Billie Holiday, Edith Piaf ou encore Lisa Della Casa, qui répondent aux note du musicien, explique Georges Bloch : « L’idée c’est que les Ladies écoutent l’improvisation et essaient de réagir de manière plus ou moins maligne là-dessus, et donc on créer une espèce de dialogue entre un improvisateur vivant, en l’occurrence Hervé, et un dispositif électronique. »
Le dispositif Three Ladies a été créé dans une première version en 2015. On pouvait y entendre trois voix mythiques, elles sont aujourd’hui 5. Si à l’époque ces dernières ne réagissaient pas directement à l’improvisateur, le pianiste Hervé Sélin est ravi de voir l’humain et la machine s’entremêler : « Quelque part on sait plus qui est la machine et qui est l’humain et c’est ça qui est intéressant. Moi ce qui me plait beaucoup la dedans c’est l’aventure, parce qu’on est avec des choses très précises, il y a un gros travail de préparation, le fait de rentrer des grilles établies, de l’harmonie organisée, le fait de choisir des extraits musicaux, telle ou telle chanteuse. » Et si les deux hommes ont beaucoup répété, « à chaque fois c’est différent et à chaque fois on est interpellé de manière nouvelle et c’est ça qui m’intéresse. »
« Il faut que j’oublie que je suis pianiste »
Cela fait 5 ans que Georges Bloch et Hervé Sélin travaillent ensemble. Jouer avec ce dispositif est un exercice singulier pour un musicien, raconte Hervé Sélin : « Il faut que j’oublie que je suis pianiste et que je pense plus à l’espace et au scénario qu’à la musique ou aux notes que je joue. » Le plus important « c'est d’arriver à être dans un rapport de réactivité et de construction mais dans une espèce d’espace intemporel ».
Pendant la performance, des images seront également diffusées, on pourra donc voir Edith Piaf chanter « Toujours ce sale petit brouillard, Toujours ce sale petit cafard ». Rendez-vous ce samedi dans la grande salle du Centre Pompidou. D’une durée de 20 minutes, cette pièce musicale fait partie de toute une soirée, baptisée Speech, qui sera captée par France Musique.
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