Radio Glaces, un projet qui fait entendre la vie interieure des glaciers

Pendant 10 jours, Pali Meursault et Thomas Tilly ont plongé leurs micros dans la glace
Pendant 10 jours, Pali Meursault et Thomas Tilly ont plongé leurs micros dans la glace - Pali Meursault / Radio Glaces
Pendant 10 jours, Pali Meursault et Thomas Tilly ont plongé leurs micros dans la glace - Pali Meursault / Radio Glaces
Pendant 10 jours, Pali Meursault et Thomas Tilly ont plongé leurs micros dans la glace - Pali Meursault / Radio Glaces
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Un voyage dans le son des glaciers, c’est le projet de Radio Glaces. Créé par les artistes sonores Pali Meursault et Thomas Tilly, il permet d’explorer les bruits des massifs montagneux d’Isère, et alerte sur le réchauffement climatique.

C’est à l’été 2020, que Pali Meursault et Thomas Tilly ont plongé leur micro au fond des crevasses, dans les torrents glaciaires, pour le projet d’art sonore et de documentaire radiophonique Radio Glaces. Pali Meursault nous le présente : « Le but du projet c’était d’aller capter les manifestations sonores des glaciers, leurs mouvements mais aussi de leur fonte. Et accompagner cette recherche là des paroles de ceux qui en sont spécialistes, donc soit des scientifiques, des glaciologues, des géomorphologues, mais aussi des guides de montage, des gens qui travaillent à la montage, des gardiens, gardiennes de refuge, des exploitants du ski aussi. »

Pendant 14 épisodes, on entend des sons liés à la fonte de la neige, des écoulements, des bouts de glace qui tombent, mais aussi des rochers. Et lorsque les artistes plongent leurs enregistreurs dans l’eau, c’est l’univers de tout un système vivant qui s’offre à nous : « La glace du glacier, qui est de la neige compressée, emprisonne tout un tas de gaz qui sont analysés par les glaciologues pour comprendre comment a été composé l’atmosphère par le passé. Et quand ça fond, il y a dans l’eau plein de petites bulles d’air qui se déplacent et donc c’est notamment ce phénomène là qui fait qu’il y a des sons très organiques, des choses qui ressemblent à un très grand système digestif. C'est assez parlant, pour comprendre à quel point le glacier est un organisme vivant, qui se développe, qui peut être blessé ».

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« Ces glaciers vont continuer à diminuer »

Pendant chaque épisode, ils donnent la parole à la population locale, à des scientifiques, qui font part de leur expérience de la montagne et rapportent leurs observations des effets du réchauffement climatique : « Tous ces gens là, soit ceux qui font de l’alpinisme, soit ceux qui font de l’exploitation, ceux qui vivent dans la montagne, se posent depuis leur point de vue respectif la question de comment s’adapter, comment on va transformer ces métiers et la présence humaine en montagne au fil du réchauffement climatique, puisque chacun a bien compris qu’il est enclenché, que ces glaciers vont continuer à diminuer. Donc les rendez-vous ce sont pris pour essayer d’établir ce regard global à partir d’un regard local ».

Les sons sont disponibles en ligne, et pour prolonger l’écoute immersive, ils sont accompagnés d’une carte interactive : « Ça permet d’avoir une idée de la taille du territoire, et de la façon dont on se déplace à l’intérieur des vallées. Mais c’est une carte qui n’est pas une carte IGN, elle n’est pas aussi précise, elle est plutôt graphique. Et puis il y avait aussi l’idée que ces sons puissent être diffusés en radio, mais surtout offerts aux gens, pour aller réécouter les propositions sonores in-situ.  La plupart des lieux sont relativement accessibles, et emmener ces sons téléchargés pour les réécouter sur place. »

A partir du mois de juin, il y aura des bornes d’écoute du projet qui vont être mises en place dans les stations avec lesquelles les deux artistes ont travaillé, pour les touristes, les visiteurs. Et ils développent un travail plus électroacoustique de concert à partir de ces enregistrements et d’un dispositif de fonte de glace sonorisé.

Ce voyage dans le son des glaces est à découvrir sur le site radioglace.net

Musique connectée
3 min