La Biennale des Musiques Exploratoires veut s'ouvrir au plus grand nombre

A l'ombre des nombres, Lê Quan Ninh
A l'ombre des nombres, Lê Quan Ninh - Eric Sneed
A l'ombre des nombres, Lê Quan Ninh - Eric Sneed
A l'ombre des nombres, Lê Quan Ninh - Eric Sneed
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Place à la création à Lyon. Jusqu’au 27 mars, la ville accueille la Biennale des musiques exploratoires. Organisée par le Grame, Centre national de création musicale, la Biennale propose 32 spectacles et se veut surtout accessible.

Un cactus, des feuilles mortes, des sabots en bois, et des numéros. Il est 21h au Centre Scolaire Saint Marc à Lyon et nous sommes à la répétition du spectacle A l’ombre des nombres. Il est donné dans le cadre de la Biennale des Musiques Exploratoires, anciennement Festival des Musiques en scène. Un changement de nom qu'explique Anouck Avisse, co-directrice du Grame. « L’ idée était de pouvoir convoquer un public plus large que celui de la musique contemporaine. C'est dans cette perspective que la Biennale a été renommée Biennale des musiques exploratoires. Le terme musique contemporaine souvent fait peur, renvoie à une musique qui peut paraitre hermétique, et le terme de musique exploratoire nous semblait plus invitant. L’idée aussi c’était d’inviter le public à l’exploration. »

Réussir à faire écouter du cactus amplifié à des enfants

A l’ombre des nombre invite le jeune public à explorer des pièces écrites à partir de chiffres. Un spectacle ludique, qui permet aux enfants d’appréhender à la fin une pièce de John Cage, Branches. « On est dans un des chefs d’œuvre de la musique contemporaine, déclare Martine Altenburger, violoncelliste, voix et percussion. Les enfants nous ont suivis pendant 40 minutes, et ils nous font confiance donc ils écoutent avec une attention qui est vraiment extraordinaire. Si on commençait A l’ombre des nombres par cette pièce, on n’aurait pas cette adhésion. Donc il y a quelque chose qui se vit ensemble jusqu’à ce point où on va écouter du cactus amplifié pendant 8 minutes. On entend les mouches voler et ça c’est extraordinaire. »

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Une inquiétude grandissante

La Biennale offre ainsi une place aux nouvelles écritures musicales, qui manquent toujours de visibilité, ajoute Sébastian Rivas, co-directeur du Grame, et qui ont particulièrement souffert de la pandémie. « Je pense qu’il y a une inquiétude grandissante qui n’est pas nouvelle dans ces musiques-là. Ce sont des démarches qui sont malheureusement peu visibles. La vitalité de ces musiques, comme toujours, ne sera jamais en risque, parce que la vitalité de la création sera toujours là. Par contre c’est sûr que les conditions de survie de ce milieu sont difficiles, et les financements sont de plus en plus difficiles à trouver, même si heureusement on a eu pas mal de soutien du Centre national de la musique, et de la Maison de la musique contemporaine. J’espère que cela va continuer et que ça va se confirmer, même si les nouvelles ne sont pas forcément très réjouissantes. »

Une création d’autant plus importante qu’elle permet au jeune public d’appréhender l’histoire des arts et du savoir, comme ici les mathématiques, mais aussi d’interroger les problématiques actuelles, et un monde particulièrement troublé ces dernières années.

Programmation musicale

  • 08h08
    Les mariés de la tour Eiffel : Ouverture Le 14 juillet - version sans récitant
    Les mariés de la tour Eiffel : Ouverture Le 14 juillet - version sans récitant
    Georges Auric (Compositeur)
    Les mariés de la tour Eiffel : Ouverture Le 14 juillet - version sans récitant

    Geoffrey Simon (Chef d'orchestre), Philharmonia Orchestra

    Album L'éventail de Jeanne et Les mariés de la Tour Eiffel (1985)
    Label CHANDOS (CHAN 8356)

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