Lundi 9 mai, c’est aujourd’hui la journée de l’Europe. L’occasion de partir pour le Théâtre de l’Atelier, à Paris, où se joue jusqu’au 29 mai la fresque théâtrale et musicale, "Nous l’Europe, Banquet des peuples" de Laurent Gaudé et Roland Auzé.
Anglais, portugais, italien. Sur le plateau, où règne une certaine excitation, les langues se mêlent et se rencontrent. Venus de différents pays, 12 comédiens et comédiennes s’apprêtent à répéter la pièce Nous, l’Europe, Banquet des peuples, sous l’œil de Roland Auzet, le metteur en scène. Il souhaite, avec ce spectacle, questionner le sentiment d’appartenance à l’Europe : « Le propos c’est résolument une tentative de récit européen, pour que tout un chacun dans la salle se sente concerné par sa trajectoire personnelle, mais aussi des trajectoires plus générales, universelles géopolitiques, pour que ce sentiment d’appartenance à cette idée européenne et cette tentative de récit puissent se rencontrer et que chacun puisse repartir avec une idée en se disant ‘quand même, l’Europe’. »
Sur scène, les acteurs et actrices forment une grande assemblée qui revient sur les évènements qui ont façonné l’histoire de l’Europe, tout en partageant doutes et envies. La musique occupe une place importante dans ce spectacle, avec notamment la présence sur scène du groupe de métal fusion La Nébuleuse d’HIMA, dont Faustine Berardo est la chanteuse : « On est vraiment là, à mon sens, pour sublimer des émotions du moment du spectacle. Ce spectacle parle beaucoup de la colère des peuples, et nous on est un groupe qui fait de la musique passablement radicale et donc forcément ça soulève encore plus le spectacle, enfin j’espère, avec ce type de musique. »
« J’ai quitté le Brésil ça fait bien 20 ans, et quand on me demande d’où est-ce que je me sens, je me suis toujours dit que je me sentais profondément européen.»
« Avec ce spectacle nous voulions représenter la bande son vivante d’une vision européenne de la musique », explique le metteur en scène. Une vision qui inclut le chant lyrique avec le contre-ténor brésilien Rodrigo Ferreira, qui se dit particulièrement touché par le propos de la pièce : « J’ai quitté le Brésil ça fait bien 20 ans, et quand on me demande d’où est-ce que je me sens, je me suis toujours dit que je me sentais profondément européen. Et lorsque la question est posée dans le spectacle j’ai toujours répondu que j’étais européen. Et l’Europe n’est pas une utopie, parce qu’elle existe, elle est réelle, avec les accords de paix, le respect entre les nations. Il est très agréable de quitter un pays européen et d’arriver dans un autre, ne pas passer par les douanes, ça c’est très important. »
La pièce a été présentée pour la première fois à Avignon, en 2019. En trois ans, le monde a changé, et le spectacle avec lui a évolué, Laurent Gaudé a ajouté de nouveaux textes. Récemment c’est la guerre qui a rattrapé l’Europe et qui s’est imposée dans le spectacle, avec désormais la présence sur scène de la comédienne ukrainienne Nataliia Mazur, originaire de Lviv.
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