Cas contacts chez les élèves et les professeurs, absences, cours parfois suspendus ou à distance... Comment les établissements font-ils face au nouveau variant, plus contagieux ? Reportage au conservatoire de Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine.
La petite musique de l’application Zoom résonne dans la salle 207 du conservatoire de Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine. Pour Mathieu, professeur de clarinette, c'est le grand retour des cours à distance. « Le conservatoire a mis à disposition un réseau Internet pour les professeurs, afin qu’on puisse donner classe en visio. » En visioconférence, comme tous les professeurs d'instruments à vent des conservatoires de la zone Vallée Sud Grand Paris. Une mesure prise par l’intercommunalité au moins jusqu'à fin janvier, à cause du variant Omicron. « Il faut juste se remettre à chaque fois dans le bain, ce qui n’est pas évident. Mais ça permet de garder une continuité pédagogique. »
Sur l'écran, Amaury saisit sa clarinette. Il préfère voir le bon côté des choses : « En ce moment, je pense que je préfère être en cours à distance, comme ça je n’ai pas à faire le trajet jusqu’au conservatoire. Certes, il y a une moins bonne qualité, donc c’est un peu moins bien pour les cours, mais ça me fait moins perdre de temps. »
"Le distanciel, c'est terrible en musique"
Tous les autres cours se tiennent pour le moment en présentiel. Pourvu que ça dure, dit Emmanuelle Locastro, qui enseigne le violoncelle dans la salle d’en face, fenêtre grande ouverte. « Au premier confinement on a été à distance, et l’année d’après à nouveau, à la Toussaint. Le distanciel c’est terrible en musique, on n'entend pas bien les sons, l’application Zoom ne transmet pas bien les notes graves du violoncelle. Il m’arrive de faire des cours à distance, quand j’ai des élèves cas contacts, et c’est vraiment dur. »
Des élèves cas contact, ou positif au Covid, il y en a beaucoup en ce moment, à cause de la contagiosité du variant. 15 à 20% d'absents dans la classe d'un professeur de piano, et c'est encore pire à l'étage du dessous, dans le cours de danse classique de Corinne Saffores : « On est à moitié classe, les élèves alternent sans arrêt. En ce moment, dans chaque classe d’une dizaine d’élèves, j’ai au moins trois ou quatre élèves qui sont absents à chaque fois. »
Cela inquiète d'autant plus la professeur que ses élèves préparent en ce moment les variations pour les examens, en mars prochain : « Comment voulez-vous monter un programme avec la moitié des élèves ? On est tout le temps en train de refaire les choses. C’est difficile pour les professeurs mais encore plus pour les élèves, qui ont l’impression, à chaque fois qu’ils manquent des cours, qu’ils ne vont peut-être pas avoir le nombre de séances qu’il leur faudrait pour préparer un examen normal. » Sans compter les masques, gênants, surtout en danse : ils sont désormais obligatoires pour les élèves à partir de 6 ans, et non plus 8.
Comme une traînée de poudre
"On est très touchés par des cas qui se révèlent de jour en jour, d’élèves ou de professeur atteints par le variant. Ce que l’on constate, c’est surtout le taux de rapidité de contagion, surtout chez les enfants, et les brassages familiaux lors des vacances de Noël n’ont pas du tout arrangé la situation", note Guy Borderieux, le directeur du conservatoire de Châtenay-Malabry.
Aujourd’hui on parle d’Omicron, peut-être que demain on parlera d’un autre variant. Il faut qu’on vive malheureusement avec ce virus, il faut s’adapter, trouver des moyens pour que les enseignements dans les conservatoires ne soient pas stoppés, qu’il puissent se poursuivre de n’importe quelle manière" - Guy Borderieux
Odile Labre-Chapuis est chargée de communication au conservatoire. « On peut sentir une certaine usure morale. Il faut aider les élèves et les professeurs à tenir bon », confie celle qui s’occupe aussi du planning des salles de classe : « On est amenés, notamment ce mois-ci, à annuler des manifestations importantes comme notre concert du Nouvel An, pour lequel on a beaucoup travaillé. Mais bon, on continue de garder espoir ! » Espérer, et s’adapter : les maître-mots au conservatoire de Châtenay-Malabry et dans tous les conservatoires, depuis bientôt 2 ans.
Programmation musicale
- 08h09
Diva : Ebben ne andro lontana (acte I) air de Wally Vladimir Cosma (Compositeur, Chef d'orchestre)Diva : Ebben ne andro lontana (acte I) air de WallyWilhelmenia Fernandez (Soprano), Orchestre Symphonique De Londres
Album BOF / DivaLabel Milan (CD 061)
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