Le Panthéon invite le public à trois nocturnes musicales. Une déambulation au sein du monument, en compagnie d’œuvres d'Anselm Kiefer et de la pièce In Nomine Lucis, composée par Pascal Dusapin, à l’occasion de la panthéonisation de Maurice Genevoix et Ceux de 14.
Réunis autour du Pendule de Foucault, les spectateurs écoutent attentivement la présentation de Pascal Dusapin. Ce soir ils vont découvrir en avant-première la nouvelle version de son œuvre In Lumine Lucis. Une version longue de la pièce composée en novembre 2020, à la suite d’une commande présidentielle, à l’occasion de la panthéonisation de Maurice Genevoix et Ceux de 14.
« Si vous venez au Panthéon pendant la journée, toutes les dix minutes vous entendez une musique pour chœur de une à quatre minutes. Tout à coup les pierres se mettent à vibrer, déclare le compositeur. Et quand on était en phase de montage, notre Président Emmanuel Macron venait régulièrement voir l’état des lieux, comment ça se passait, et il m’a dit un jour qu’il fallait faire une version longue. Il a donc fallu que je réécrive des chœurs, tout ça c’est des mois et des mois de travail. Et j’ai donc refait une version de 40 minutes qui sera jouée une fois par semaine. »
« La proposition de cette œuvre c’est vraiment remplir la cage thoracique que représenterait ce monument »
Pendant 40 minutes, le visiteur peut donc déambuler entre les vitrines réalisées par Anselm Kiefer pour l’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix et Ceux de 14, au son de cette pièce spatialisée de Pascal Dusapin, diffusée au moyen de 70 haut-parleurs haut-perchés. Un projet qui permet d’offrir une nouvelle vie au monument, explique David Madec, administrateur du Panthéon : « C’est une proposition qui nous permet, outre de montrer ce monument comme dynamique, de le faire respirer. La proposition de cette œuvre c’est vraiment de remplir la cage thoracique que représenterait ce monument et pour moi qui le connais bien, je l’ai redécouvert grâce à l’œuvre de Pascal Dusapin. Sa résonnance, les mouvements le traversent avec ce son spatialisé, et donnent à redécouvrir le Panthéon. »
« Je suis musicien et je ne peux faire que ça pour témoigner de ma conscience au monde »
La première version d’In Lumine Lucis a été présentée le 11 novembre 2020. « On était en plein dans l’affaire Samuel Paty, » raconte Pascal Dusapin qui ajoute, « je peux vous assurer qu’être dans le temple laïque de la République dans ce contexte avait sur nous une résonnance très particulière ».
Aujourd’hui, pour l’inauguration de la version longue de son œuvre qui rend hommage aux victimes de la Grande Guerre, c’est en Ukraine qu’un conflit a éclaté. « Je dirais que, malheureusement, ça révèle bien que ce projet est de fait contemporain et que la réconciliation qu’il suppose est vraiment le sujet du jour. C’est une émotion considérable et j’y pensais tout à l’heure, à cette chance merveilleuse que l’on a d’être ensemble, de pouvoir écouter ça et je pensais à tous ces gens en Ukraine qui sont sous les bombes. Ça me fait pleurer. Mais moi je suis musicien et je ne sais pas et ne peux faire que ça pour témoigner de ma conscience au monde. »
Et ce sont les musiciens et musiciennes du chœur Accentus que l’on peut entendre pendant cette visite, dans cet immense instrument de musique que se révèle être le Panthéon.
Les trois nocturnes musicales sont organisée les mercredis 30 mars, 6 avril et 13 avril.
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