Jusqu’au 23 février, le Ballet de l'Opéra national du Rhin propose une nouvelle création scénique autour d’Alice au pays de merveilles. Intitulé « Alice », ce spectacle fait danser l’héroïne de Lewis Carole sur une partition inédite de Philip Glass.
C’est soir de première à la Filature de Mulhouse. Si à l’extérieur du bâtiment, on peut lire en grand sur sa façade « La Culture est essentielle », quand on entre c’est un prénom qui s’affiche partout sur les murs, celui d’Alice, nom du ballet qui est donné ce soir en création mondiale. Adapté du roman de Lewis Carol, cette production est née d’une rencontre entre les chorégraphes Jonathan Lunn, Amir Hosseinpour, et le compositeur Philip Glass. « Quand nous avons rencontré Philip Glass, il y a une dizaine d’années en Autriche, on s’est tellement bien entendu sur un projet qu’on voulait absolument retravailler ensemble. Il est venu nous voir à Londres, il avait commencé à travailler sur une pièce de musique, qu’il a voulu nous faire écouter. Et dès qu’on a entendu les premières notes j’ai dit ‘c’est Alice’. Philip a pris son stylo, et sur la première note il a écrit Alice »
Alice du bout des doigts
Dans ce spectacle, on se plonge dans la mémoire d’Alice, devenue une femme âgée. Sur scène, avec une chorégraphie qui sollicite beaucoup les mains et les doigts, les danseurs du Ballet de l’Opéra National du Rhin interprètent toute une galerie de créatures. On retrouve le lapin blanc pressé, dont le terrier est un piano, mais aussi le chapelier fou ou encore la reine de cœur. Susie Buisson danse le rôle d’Alice dans cette production un peu hors norme. « C’est différent, parce qu’il y a une actrice qui est avec nous. On est ravi aussi d’avoir l’orchestre avec nous, ça faisait longtemps à cause du Covid. Ce qui change aussi un peu c’est que c’est une très grosse production, avec énormément de costumes, et ce langage chorégraphique des mains, des doigts, on en n’a pas dans d’autres styles, donc ça change un peu ».
La troupe du Ballet de l’Opéra national du Rhin réunit 32 danseurs permanents. C’est la seule compagnie reconnue comme Centre chorégraphique national, au sein d’une maison d’opéra. Une identité singulière que présente son directeur artistique, Bruno Bouché. « Etre Centre Chorégraphique national ça nous pose encore d’avantages sur les problématiques actuelles. On est formé au langage académique et on souhaite proposer des créations ou du répertoire qui viennent poser des questions ou en tout cas donner à voir quelque chose de nos existences d’aujourd’hui ».
Un hommage à Philip Glass
C’est donc sur la musique d’un compositeur vivant, qu’est donnée cette production. Nous avons demandé à Amir Hosseinpour, si, depuis New York où il habite, Philip Glass allait voir le ballet. « Mais c’est sûr. On va prendre l’avion, on va amener la vidéo et on va faire une soirée chez lui, avec des pizzas, pour lui faire découvrir cet énorme hommage quand même. On a beaucoup travaillé pour lui donner comme cadeau une production qui va j’espère lui rendre l’hommage qu’il mérite. »
Avec Alice, les danseurs rendent effectivement hommage au compositeur, en évoluant, sur les notes répétitives de sa musique. Mais aussi à Lewis Carol, qui n’en finit pas d’inspirer les créateurs, avec son Alice.
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