"Ils étaient si mystérieux et hypnotiques", Philippe Cassard rend hommage à Radu Lupu et Nicholas Angelich

Deux grandes figures de la musique ont disparu durant le week-end de Pâques. Tous les deux très différents, ils ont pourtant comme point commun cette aura énigmatique qui les caractérisaient tant. "Radu Lupu et Nicholas Angelich étaient des êtres un peu à part" nous confie Philippe Cassard.
Le producteur de France Musique connaissait bien le pianiste américain qu’il avait invité à se produire dès 1999 lors d’un concert à deux pianos avec François-Frédéric Guy. Lors de ce récital, il a pu remarquer à quel point Nicholas Angelich était unique : "C’était quelqu’un de lunaire... lorsqu’il arrivait sur scène, il imposait sa silhouette, on le comparait à un grizzli et pourtant il pouvait nous livrer des moments de délicatesse incroyable tout en alternant avec des déferlements de colère".

"Nicholas Angelich était hypnotique en concert, on était forcément touché par son jeu"

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Autre souvenir de concert stupéfiant, Philippe Cassard se rappelle avec émotion des récitals de Radu Lupu : "J’ai pleuré deux fois lors de ses concerts, dès la première note". Lui qui n’avait plus enregistré de disques depuis 1993, le concert était le seul moyen pour comprendre qui était véritablement Radu Lupu, d'autant que le pianiste roumain ne donnait jamais aucune interview. Pour Philippe Cassard, ses récitals étaient comme des voyages : "il avait un ambitus sonore tout à fait unique... il descendait dans les régions du silence."

"Radu Lupu est celui qui a réussi à percer le secret de la musique de Schubert"