

Un mois après le début de la guerre, près de quatre millions d'Ukrainiens ont fui leur pays. Parmi eux, une famille a trouvé refuge à Phalempin, près de Lille. Nadiia, chanteuse et pianiste, est arrivée chez sa sœur, violoniste à l'Orchestre National de Lille. Reportage de Cécile Bidault.
Cela fait maintenant un mois que l'Ukraine subit l'offensive de l'armée russe. Près de quatre millions d'Ukrainiens ont fui cette guerre, 30.000 sont arrivés en France, et certains ont trouvé refuge dans le Nord. C'est le cas de Nadiia, 33 ans, qui est arrivée il y a un mois à Phalempin, au Sud de Lille, avec ses deux enfants de 6 et 8 ans. Chanteuse et pianiste, elle s'est installée chez sa sœur, Khrystyna, une violoniste franco-ukrainienne qui vit en France depuis 18 ans, et qui joue au sein de l'Orchestre national de Lille.
Dans la petite maison de briques rouges, habituellement ils sont quatre : Khrystyna, son mari, et leurs deux enfants. Mais depuis un mois, c'est à huit qu'ils vivent. La mère de Khrystyna était en visite en France quand la guerre a éclaté, elle n'est pas repartie. Et dès les premiers bombardements, Nadiia et ses enfants ont fui leur maison. En dix minutes, ils ont quitté Ivano-Frankivsk, à l'ouest de l'Ukraine, direction la Pologne puis la France. « J'ai eu très peur », raconte Nadiia,« mais je devais tenir pour les enfants, les rassurer, rester forte pour eux. D'autant plus que leur père est resté en Ukraine. Je suis très inquiète pour lui, parce que le calme est relatif dans l'ouest de l'Ukraine. On n'est jamais sûr du lendemain. Toute ma vie est restée en Ukraine avec lui ».
Nadiia, Khrystyna, et d'autres musiciens, notamment le mari de Khrystyna, également violoniste,** **organisent des concerts, pour soutenir les Ukrainiens et faire connaître leur culture. « La musique est très importante pour nous, c'est le bagage qu'on transmet de génération en génération. C'est ça qui nous fait vivre, qui nous fait sentir qu'on est une nation. C'est primordial pour garder l'espoir. On essaie de faire connaître les compositeurs ukrainiens, les faire vivre. Parce que c'est ça, l'Ukraine aussi ».
De l'espoir pour l'avenir
Nadiia espère retourner vivre et chanter en Ukraine, dès que la paix sera revenue. « J'ai de l'espoir » , assure-t-elle,« déjà Nadiia, ça veut dire espoir en Ukrainien. J'ai de l'espoir pour l'avenir, je suis sûre que l'Ukraine résistera, avec ces gens courageux, prêts à défendre leur pays. L'avenir de l'Ukraine, c'est d'être un pays fort et indépendant ».
Cécile Bidault
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