Jusqu’au 20 mai, se tient à Bordeaux le Concours International et Festival de Quatuor à Cordes de Bordeaux, "Vibre !". Pour les jeunes ensembles, participer à une telle compétition internationale peut totalement transformer un début de carrière.
Le signal est lancé à l’Auditorium de Bordeaux, le jury peut aller s’installer, pour suivre la première épreuve du concours. Pendant une semaine, ses membres vont écouter de jeunes quatuors venus du monde entier, qui ont tous l’espoir de remporter le premier prix de la compétition. Une telle récompense peut changer beaucoup dans une jeune carrière, explique Laurent Marfaing, altiste du Quatuor Modigliani qui assure la direction artistique de l’évènement : « Un prix, c’est très important pour un jeune quatuor, parce que ça lui permet d’accéder à un public, à des salles, à des organisateurs auxquels les musiciens n’auraient pas accès s’ils étaient restés chez eux. Là, le premier prix contient une tournée de concerts organisée par un agent, qui va leur permettre justement d’accéder à toutes ces salles de concert. Et puis c’est l'aboutissement de tout le travail qui est effectué en amont, un quatuor à cordes ce sont des années de travail. Donc c’est une étape qui n’est pas facile, mais qui est importante et qui fait grandir. »
« Il faut être entendu quand on démarre »
Ce jour-là, le Leonkoro Quartet était troisième dans l’ordre de passage. Fondé à Berlin en 2019, il y a donc trois ans seulement, c’est pour se faire connaitre et gagner en visibilité qu’il a décidé de venir à Bordeaux. On écoute son violoncelliste, Lukas Minoru Schwarz : « Au début, le problème pour un quatuor à cordes, mais pour tous les musiciens en fait, c’est qu’il faut être entendu. Il faut que les gens puissent vous reconnaître et puissent dire 'je connais le quatuor untel qui vient de tel pays'. Parce que nous, quand on joue en Allemagne, personne ne peut nous entendre en France, ou dans un autre pays. Cette compétition est très suivie, par exemple en ce moment je suis en train de vous parler à la radio, et donc des gens vont m’entendre et dire "ah oui c’est le Leonkoro Quartet", et ça c’est très important pour un jeune quatuor qui démarre. »
« Il faut être au top sur tout »
« Un concours, c'est l'occasion de grandes rencontres avec des musiciens de notre génération », déclare Charlotte Chahuneau, violoniste du Quatuor Mona, qui passe juste après. Des musiciens et musiciennes qui partagent également le même stress durant une semaine de compétition : « ce qui est stressant c’est qu’il y a beaucoup de programmes à travailler et à présenter dans un laps de temps assez réduit, et il faut que toutes les pièces soient au top niveau, qu’on soit les meilleurs dans tous les styles, dans tous les répertoires. »
« C’est ça qui est difficile, c’est de jouer Haydn, Schubert et Ravel dans un même tour, et de montrer les différents styles, poursuit l’altise du quatuor Mona, Arianna Smith, « il faut être au top sur tout ».
Pendant cette première soirée, les quatre quatuors ont donné leur maximum, dans une ambiance de fête. « C’est ce qu’on voulait », déclare François Kieffer, violoncelliste du quatuor Modigliani. Une fête qui se poursuivra dans Bordeaux, puisque celles et ceux qui ne seront pas en demi-finale seront invités à jouer dans plusieurs endroits de la ville.
Programmation musicale
- 08h08
Les barricades mystérieuses - pour piano François Couperin (Compositeur)Les barricades mystérieuses - pour pianoTanguy De Williencourt (Piano)
Album Proust, le concert retrouvé (2021)Label Harmonia Mundi (NMM088)
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