

Il a normalement lieu en février, mais Omicron a reporté les festivités. Le Carnaval de Rio débute ce mercredi au Brésil, et c’est avant tout une histoire de musique. Reportage d'Alexandre Berthaud.
Les écoles de samba vont se disputer le titre à coup de chorégraphies et de chars. Nous sommes au Sambodrome Marquês de Sapucai, et c'est la dernière répétition technique pour les champions en titre, l’école de Viradouro. Tout le monde chante l’hymne 2022 de l'école. Dans les paroles, on peut entendre « J’ai enlevé le masque», référence claire à la fin du Covid, après deux années sans défilé.
« Quelle est l’énergie que vous voulez transmettre ? C’est une grande responsabilité ! Le cœur de la samba c’est l’amour, l’amour du Carnaval, une célébration de la vie”, explique Felipe, compositeur de l'hymne cette année, tandis que le chanteur Ze Paul nous détaille les paroles : « C’est un Pierrot amoureux, qui parle de tout ce qui se passe, la douleur d’être enfermé, confiné, l’incertitude, qui se demande s’il y aura un Carnaval ou non. Puis arrive le défilé de Viradouro, et là il rencontre Colombine, la personnification du Carnaval, et lui déclare sa flamme. »
Pour arriver jusqu’au Sambodrome, l’hymne a d’abord été choisi parmi plusieurs concurrents, puis adapté, pour la danse, pour le chant, et enfin pour l’orchestre. « On est 270 musiciens à défiler », raconte Mauro Lobo. Il vient d'une autre école, à Imperatriz Leopoldinense, également en première division. Comme au football, il y a des groupes de niveaux, et Mauro est le leader de la section Cuicas.

Les cuicas, tambours à friction, sont la particularité de ces orchestres de percussion. Pour faire sortir les notes, graves ou aigües, le musicien frotte un morceau de bois planté dans la peau de frappe. De quoi faire des ruptures de rythme, car il faut suivre : la même samba sera jouée pendant une heure dans le Sambodrome. Celle d’Imperatriz varie entre 142 et 144 battements par minute, rythme idéal de défilé. Encore faut-il que les 3000 danseurs l’entendent. Et ça, c’est le travail du chanteur. « Le chanteur, pendant le défilé, doit être résistant, maintenir la pression sonore jusqu’au bout. La recette, c’est une bonne nuit de sommeil, éviter les produits laitiers le jour du défilé, manger léger, bien s’hydrater, et là c’est merveilleux”, raconte Ze Paul.
Une préparation quasi sportive pour le chanteur, mais il faut dire que la pression est grande. En une heure au Sambodrome se joue le résultat de plus de 6 mois de travail.
Programmation musicale
- 08h09
Il nascimento dell'aurora : Aure andate e baciate (Zefiro) Tomaso Albinoni (Compositeur)Il nascimento dell'aurora : Aure andate e baciate (Zefiro)Andrès Gabetta (Chef d'orchestre), Cecilia Bartoli (Mezzo-soprano, Zefiro), Sol Gabetta (Violoncelle), Andres Gabetta, Cappella Gabetta
Album Cecilia & Sol : Dolce duello (2017)Label Decca (4832473)
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