Hassan Khan célèbre l'espace public et les forces du collectif au Centre Pompidou

Ce matin, dans la galerie 3 du Centre Pompidou, on règle les derniers détails de l’accrochage de l’exposition, Blind Ambition. L’ouverture au public est imminente, et l’excitation assez palpable. Cette exposition rassemble une grande partie de l’œuvre protéiforme de l’artiste Hassan Khan, qui va de l’installation vidéo à la sculpture, en passant par le son. Toutes ces pièces sont liées, explique l’artiste : « Pour moi ces œuvres sont très différentes mais elles parlent de sujets qui sont connectés. Comment fait-on pour vivre ensemble, pour vivre les uns avec les autres ? Mais aussi comment se connaitre soi-même ? Et avec tout ça, comment proposer de nouvelles façons de voir le monde, comment créer de nouvelles choses ? »

Pendant la visite, immergé dans différents paysages sonores, le spectateur est invité à déambuler entre les œuvres, à se promener comme dans l’espace public. Une notion très importante dans le travail de Hassan Khan, nous explique Marcella Lista, commissaire de l’exposition : « C’est un espace où se joue pour lui des forces en acte, qui sont les forces du collectif, les forces des tensions sociales, de tout ce qui est source de changement dans une société. C’est de là que viennent les énergies populaires, disruptives, qu’il retrouve dans des styles de musique, comme le Shaabi, le Hip-hop. L’idée première de son exposition était de créer un espace complètement ouvert avec des différents niveaux qui devient un parcours, permettant des points de vue différents sur les œuvres. »

Dans l’exposition sont présentées deux installation musicales, DOM-TAK-TAK-DOM-TAK, qui date de 2005 et The Infinite hip hop, de 2019. Elles explorent pour la première le shaabi, musique populaire égyptienne, et le hip hop pour la seconde. « La musique est centrale dans mon œuvre », déclare Hassan Khan, qui ajoute « ces deux œuvres utilisent des musiques populaires, des musiques qui ne sont pas nées grâce à des compositeurs, mais par des cultures. Donc il y a cet aspect dans mon travail. Mais aussi, j’essaie d’appliquer une logique musicale à toute l’exposition. Par exemple, la sculpture qui s’appelle « Abstract Music ». Même si elle ne fait pas de musique, ni de son, sa conception, avec ces verres empilés, fait penser à une partition »

Lui-même musicien, Hassan Khan se produira le 6 mai à Beaubourg. L’artiste va créer une version live de son installation musicale, sa base de données sonore, The Infinite Hip-Hop Song. Et sur scène, il remplacera l’algorithme qui diffuse les sons dans l’exposition.

Blind Ambition, du 23 février au 25 avril 2022, au Centre Pompidou