Les musiciens de l’Orchestre de Paris quitteront en avril prochain leurs habits mis au point par Jean-Louis Scherrer, à la réouverture de la salle Pleyel en 2006. Pour cela, ils ont fait appel à la maison Fursac, et à son directeur artistique Gauthier Borsarello.
Dans les locaux de Fursac à Paris, Gauthier Borsarello, directeur artistique de la maison de mode nous montre l’aspect des nouveaux costumes réalisés pour les musiciens de l’Orchestre de Paris... Choisir Fursac pour cette entreprise n’était pas un hasard : la marque répondait évidemment à un certain nombre de prérequis de visibilité, de positionnement et de fabrication française. Mais surtout, son directeur artistique, ancien contrebassiste à l’Orchestre national du capitole de Toulouse était mieux placé que quiconque pour répondre aux besoins des musiciens. A l’origine de ce projet, le trombone solo de l’Orchestre de Paris, Jonathan Reith, s’est chargé de l’entremise : « Quand Gauthier a été nommé directeur de la création de Fursac, je me suis dit tout de suite dit "à l’orchestre on est à la recherche d’un nouveau costume", et presque sur le ton de la blague, autour d’un café, Gauthier m’a dit "ce serait rigolo que je vous habille", et ça a trotté dans ma tête. J’ai mis tout le monde en relation est ça s’est très vite enchaîné par la suite. »
Directrice de l’Orchestre de Paris depuis juin 2018, Anne-Sophie Brandalise a tout de suite pris au sérieux la demande générale de renouvellement des costumes. « Le projet s’est précipité lorsque Gauthier Borsarello a soumis une proposition de collaboration. On a fait un petit groupe avec des gens de différentes morphologies et de différents pupitres, et on les a associés très vite aux choix aux contraintes. Ils étaient très en confiance avec Gauthier Borsarello ! »
Musicien supplémentaire à l’orchestre de Paris pendant la saison 2011-2012, Gauthier Borsarello connaissait la formation de l’intérieur : les défauts des précédents costumes et les exigences spécifiques des musiciens... « Il y a beaucoup de contraintes qui n’étaient pas prises en compte : par exemple les percussionnistes ou les contrebassistes qui passent leur temps à se lever et s’asseoir, ils s’assoient sur leur veste, ça tire, c’est dérangeant... J’ai passé un an dans ces costumes de supplémentaire et j’ai subi comme eux. Les costumes étaient assez étouffants, ils étaient doublés puisqu’ils étaient doublés. Ils étaient en grande partie synthétique. Il y avait beaucoup de tricheurs qui fermaient la veste jusqu’en haut qui était col Mao pour ne pas mettre la chemise et la lavallière. Et je ne donnerai pas de nom mais il y en a même qui jouaient torse nu sous leurs vestes quand il faisait très chaud. »
Guidé par les contraintes techniques, Gauthier Borsarello a pu très rapidement déterminer la nouvelle forme des costumes : classique et chic ! Les musiciens porteront un habit taillé selon les codes traditionnels du smoking : ceinture, col châle, bande de soie sur le revers et le côté... : « On a fait des chemises qui n’étaient pas serrées ni par nœud papillon ni par une cravate ou une lavallière – c’est complètement libre. Pour décorer un peu on a recouvert le bouton du haut du tissu principal du costume. On a recouvert tous les boutons de la veste du tissu pour que ça ne frotte pas sur les caisses des contrebasses et des violoncelles, on a entièrement non doublé la veste pour qu’il n’y avait pas de problème de chaleur sur scène avec les spots, ou en tournée quand ils vont à Séville où il fait extrêmement chaud. On a travaillé que des matériaux naturels, il n’y a pas de synthétique : que de la laine et du coton, c’est plus facile à laver, ça sent moins, et c’est plus naturel pour la sudation. Je pense que pour acquérir un nouveau public, c’est bien d’être un peu traditionnel. D’arriver et de voir des gens qui se sont habillés, ça fait partie de la scène, du moment et du côté impressionnant du concert. On a voulu trouver la balance entre le confort, l’élégance, la tradition, et je pense que les musiciens ne vont pas se sentir ringards non plus : ce n’est pas une queue de pie, il y a quand même le col châle, le ruban de soie... »
En attendant le travail équivalent sur les tenues des femmes, les musiciens de l’orchestre présenteront leurs nouveaux costumes le 20 avril à la Philharmonie de Paris, à l’occasion du concert dirigé par Esa-Pekka Salonen, avec au programme la Pavane pour une infante défunte de Ravel, le Mandarin merveilleux de Bartok, et la Symphonie fantastique de Berlioz !
Programmation musicale
- 08h07
Les soirées musicales : La danza - pour trompette et orchestre Lucienne Renaudin VaryLes soirées musicales : La danza - pour trompette et orchestreRoberto Rizzi Brignoli (Chef d'orchestre), Orchestre National De Lille, Gioacchino Rossini
Album Lucienne Renaudin Vary : The Voice of the Trumpet (2017)Label WARNER CLASSICS
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