Comment se prépare le nouveau Bac Spécialité Musique ?

Ce sont les épreuves de spécialités, dont la musique fait partie, qui ont inauguré le marathon : nées de la réforme Blanquer, ces matières dites majeures représentent désormais un tiers de la note globale. Après les épreuves écrites il y a deux semaines, les candidats au "Bac Spé Musique" préparent l’oral : dans dix jours ils présenteront le projet musical qu’ils ont travaillé en collectif toute l’année.  Reportage au Lycée autogéré de Paris par Suzana Kubik.

Lorsque nous poussons la porte de la salle de musique, la répétition est déjà en cours ce lundi matin. Romi au violon accompagne Idriss au piano. C’est lui qui sera évalué sur cette reprise d’une chanson du rappeur Ninho. En quoi consiste l’épreuve orale du Bac Spé Musique ?

« Chaque candidat devra présenter une pièce instrumentale, soit une reprise, soit une composition, soit une reprise réarrangée d’une œuvre de son choix, accompagnée par un entretien oral où il devra parler un peu des thématiques travaillées le long de l'année. Et à la fin, il y aura un entretien avec le jury sur son projet professionnel : quels sont les centres d'intérêt de l'élève et s’il y aura une suite, soit pour faire de la musicologie ou même pour avoir une carrière artistique en tant que professionnel, » explique Ahmed Amin, professeur de musique au Lycée autogéré de Paris.

C’est la partie pratique de l’épreuve de spécialité musique qui est la grande nouveauté de la réforme : l’élève doit monter un projet musical avec au moins un voire plusieurs camarades de classe. Tous les styles de musique ont le droit de cité, l’accent est sur la créativité de l’élève quel que soit son niveau…un exercice qui se prépare tout au long de l’année de terminale.

« Sur les heures de spé, on a la moitié pratique et moitié théorie, explique Romi. On voit les œuvres imposées, la théorie de la musique, du solfège. Et l'autre moitié, c'est de la pratique. Du coup, on fait de l'impro, de la composition, des reprises… On a travaillé le morceau du Bac tout au long de l’année. J’ai choisi plutôt les instruments amplifiés, et un morceau Rockabilly :  une reprise de Stray Cats », ajoute-t-elle.

Pour interpréter le morceau choisi devant le jury, Romi a monté un groupe avec trois autres camarades. Elle en a profité pour se mettre à la basse, elle a réalisé la transcription de sa ligne instrumentale et a conçu les partitions à partir du texte pour les camarades qui ne lisent pas la musique.

Pour Ahmed Amin, l’intérêt du projet musical de la spécialité musique va bien au-delà de la découverte de la pratique instrumentale :

« On travaille en groupe, je leur apprends comment diriger, c’est la personne concernée qui prend les choses en main, pour faire la direction artistique, pour faire les partitions, c’est à eux de décider comment faire. Et ça fait partie du processus dans le sens où c’est un tout ».

Un processus qui permet aussi une initiation aux métiers de la musique et qui peut inspirer les élèves dans leurs choix des études, estime le professeur. Quant à Romi, son choix est fait : elle s’oriente déjà vers les métiers de scène.