"Symphonia" : un jeu vidéo qui nous plonge dans une épopée musicale

La mission de Philémon, le petit violoniste que l'on incarne, est de réveiller le monde endormi de "Symphonia" grâce à la musique.
La mission de Philémon, le petit violoniste que l'on incarne, est de réveiller le monde endormi de "Symphonia" grâce à la musique. ©Radio France - Louis-Valentin Lopez
La mission de Philémon, le petit violoniste que l'on incarne, est de réveiller le monde endormi de "Symphonia" grâce à la musique. ©Radio France - Louis-Valentin Lopez
La mission de Philémon, le petit violoniste que l'on incarne, est de réveiller le monde endormi de "Symphonia" grâce à la musique. ©Radio France - Louis-Valentin Lopez
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Le projet, né de l'imagination d'étudiants de l'Isart Digital, vient d'être primé aux Pégases, l'équivalent des César pour les jeux vidéo. Un univers singulier où l'on incarne un violoniste, et où la musique est au cœur de tout.

On commence dans un monde qui tourne au ralenti. Un monde fait de rouages, de gramophones, de grelots qui pendent du plafond, où l'on incarne un petit violoniste bondissant. Simon Larguier, 22 ans, est l'un des concepteurs du jeu. "Le monde de Symphonia est un monde dans une forme de perdition, autrefois florissant, plein de vie et fondé par des musiciens, mais qui s’est retrouvé plongé dans un silence profond", dépeint le "game designer" : "La musique dans Symphonia est une forme de vie, c’est la musique qui donne l’impulsion aux créatures qui y vivent. Philémon, le violoniste, a le pouvoir de créer la musique." Au total, neuf mois ont été nécessaires pour donner vie à Symphonia, projet de fin d'études de treize étudiants à l'Isart, l'école des jeux vidéo et de l'animation 3D.

On prend appui sur notre archer pour nous catapulter de plateforme en plateforme - il faut être assez précis - et on explore avec bonheur ce décor démesuré où la musique est omniprésente, comme nous le décrit Guillaume Gille, spécialiste de l'animation 2D : "Par exemple, à un moment, nous nous trouvons dans une 'salle piano'. On trouvait ça assez marrant et original que le personnage fasse la taille d’une touche de piano, qu’il saute de touche en touche. Il y a aussi ce côté ludique que peut apporter le gigantisme."

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Si Philémon joue du violon pour débloquer une porte, il interagit avec un gramophone. Il peut aussi jouer une partition, qui débloque un orchestre. Le personnage et le décor sont fusionnels" - Guillaume Gille, graphiste

Guillaume Gille, Olivier Esman et Simon Larguier, anciens étudiants de l'Isart Digital, font partie des 13 développeurs de Symphonia.
Guillaume Gille, Olivier Esman et Simon Larguier, anciens étudiants de l'Isart Digital, font partie des 13 développeurs de Symphonia.
© Radio France - Louis-Valentin Lopez

Et peu à peu l'univers de Symphonia prend vie, la musique nous emporte. Olivier Esman est ce que l'on appelle un "sound designer" : il a composé tous les bruitages et les morceaux sur son ordinateur. "La musique orchestrale n’était pas une musique que j’avais l’habitude de composer, je viens d’un univers plus électronique", raconte le jeune homme : "Ma démarche a été avant tout de me familiariser avec ce type de compositions. Prendre beaucoup de références comme Camille Saint-Saëns, Vivaldi. Beaucoup de musique baroque, et aussi romantique."

C’est une musique orchestrale, qui se rapproche un peu de la musique de chambre dans la mesure où j’essaie de retranscrire un côté un peu intimiste. Mais qui prend de l’ampleur à mesure que l’environnement est éveillé grâce à l’action du violon dans le jeu" - Olivier Esman, sound designer

Philémon, le personnage que l'on incarne, en train d'interagir avec un gramophone.
Philémon, le personnage que l'on incarne, en train d'interagir avec un gramophone.
© Radio France - Louis-Valentin Lopez

Un jeu vidéo musical qui revêt forcément une connotation particulière en cette période de crise sanitaire. "Je pense que la corrélation entre thème de la musique et l’expérience graphique proposée par le jeu fait voyager, dans une période de confinement, de restrictions où on change nos habitudes. Ça fait comme un petit bol d’air frais pour beaucoup de personnes, qui prennent l’aventure comme un voyage rendu possible à distance, à travers une belle épopée", estime Olivier Esman.

L'épopée onirique a déjà séduit près de 15.000 joueurs, exploit pour un projet étudiant. Et ses concepteurs planchent déjà sur la suite de la partition : ils viennent de créer leur petite entreprise, baptisée Sunny Peak, et aimeraient commercialiser leur jeu à grande échelle. La symphonie continue.

On a décidé de créer ce studio pour continuer l’aventure Symphonia, et on est prêts à en faire plus. On a la volonté de continuer à travailler dans cet univers parce que c’est un univers qui a énormément de choses à raconter" - Simon Larguier, game-designer, président du tout nouveau studio Sunny Peak

Le mois dernier, Symphonia a notamment reçu le "Pégase" du meilleur jeu étudiant, décerné par l’Académie des arts et techniques du jeu vidéo. Accessible à tous gratuitement, sur ordinateur, vous pouvez le télécharger en cliquant sur ce lien. Comptez une grosse demi-heure pour le terminer. Sauf si, au détour d'un niveau, vous décidez de vous attarder, pour vous laisser bercer par la musique...

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Testé et approuvé par France Musique
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