Un festival voit le jour à la Salpêtrière : « On avait besoin de penser à l’après Covid»

À peine l’entrée de l’hôpital franchie, des notes s’élèvent déjà des extérieurs de l'hopital de la Pitié Salpêtrière. Ces concerts sont organisés dans le cadre du festival Les Fièvres musicales, que nous présente l’un de ses directeurs artistique, le pianiste Simon Zaoui :

« C’est la première édition, sur une idée originale de Fleur Cohen, qui est médecin interniste. Au départ, elle nous avait proposé de monter une levée de fonds pour acheter un piano à la Pitié Salpêtrière. Le projet a pris énormément d’ampleur, les conservatoires du XIe et du XIIIe arrondissement se sont mis dans la boucle, ainsi que Sorbonne Université. Nous nous retrouvons aujourd’hui avec un festival à 35 concerts, notamment des concerts gratuits, à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital en journée et le soir dans la chapelle de la Pitié, par des musiciens professionnels. »

Direction ensuite l’Institut E3M, qui regroupe notamment les services d’endocrinologie et de médecine interne. Ce midi-là, des concerts de musique de chambre y sont donnés, sous le yeux des patients mais aussi des soignants, qui profitent de ce festival après deux années de crise Covid. « On avait besoin pendant cette crise de penser à l’après, c’est un mot qui est revenu très souvent, l’après, déclare Yonathan Freund, médecin urgentiste. L’après c’est maintenant, et ce festival c’est vraiment une fête de 5 jours de musique, qu’on n’imaginait pas possible il y a un an et demi. On est très content de le faire. »

"Je pense que la musique est une thérapie"

L’évènement rassemble donc diverses formations, étudiantes, professionnelles, amateurs. Sandrine Girardot est responsable export dans un laboratoire pharmaceutique, mais aussi violoncelliste du Trio Gufi. Pour elle, jouer ici fait totalement sens : « Je pense que la musique est une thérapie, pour plein de raisons. J’ai pu le constater moi-même, je joue dans différents endroits, dans des hôpitaux, pour des enfants, pour des adultes, pour des handicapés, et malgré l’absence de parole, l’absence de mouvement, on arrive à échanger et à soulager, peut-être, la douleur, la peine de ne pas pouvoir être comme tout le monde, et créer un échange. »

Le médecin Yonathan Freund se produit également ce mercredi, au piano. Nous lui avons demandé si beaucoup de ses collègues pratiquaient la musique : « Beaucoup plus que je ne pensais. En voyant la programmation du festival je me rends compte qu’il y a des dizaines et des dizaines de médecins, de soignants, qui font de la musique et qui vont pouvoir jouer pendant ce festival. » Baptisée "Réparer", cette première édition s’achève ce samedi. Avec l’espoir de se renouveler.