"Un pas de chat sauvage", une rencontre entre Marie NDiaye, Gérard Pesson et David Lescot

Le dôme ambisonique
Le dôme ambisonique - Hervé Véronèse
Le dôme ambisonique - Hervé Véronèse
Le dôme ambisonique - Hervé Véronèse
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A partir du 31 mai, démarre le festival Manifeste et dans ce cadre, l’IRCAM présentera trois nouvelles Musiques-Fictions. Ces œuvres mêlent un texte contemporain et une création musicale. Reportage dans les coulisses de la mise en musique de la nouvelle "Un pas de chat sauvage" de Marie NDiaye.

Initiées en 2020 par l’IRCAM, les Musiques-Fictions proposent de faire se rencontrer un compositeur ou une compositrice, une ou un metteur en scène, une œuvre littéraire et une équipe technique. A nos côtés, Gérard Pesson travaille sur la nouvelle Un pas de chat sauvage de l’écrivaine Marie NDiaye : « C’est une artiste avec laquelle je voulais travailler depuis longtemps, il se trouve qu’on s’est rencontré il y a très longtemps à la Villa Medicis, dans les années 90 et en allant voir en 2019 une exposition au Musée d’Orsay qui s’appelait Le Modèle Noir, j’ai vu qu’on lui avait commandé un texte pour parler d’une femme chanteuse, guitariste noire qui avait été photographiée par Nadar et elle a fait une fiction, qui m’intéressait »

Pour rendre hommage au parcours méconnu de la chanteuse Maria Martinez, dont l’histoire est au cœur de ce livre, Gérard Pesson a fait appel au metteur en scène David Lescot : « L’idée était vraiment de créer un objet un peu inclassable, un peu inédit, de faire de la musique à partir du texte lui-même. Gérard a composé une musique qui, à la fois, a l’air d’émaner du texte et de la voix. Il fallait choisir l’interprète, la voix justement, et j’ai pensé à Jeanne Balibar__, parce que pour moi elle a une voix très particulière, elle est chanteuse aussi, et puis une sorte de talent d’improvisatrice comme on pourrait le trouver en musique ».

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On pourra notamment entendre dans cette œuvre Jeanne Balibar improviser une chanson sur un texte de Théophile Gautier qui avait soutenu Maria Martinez. Le public sera placé au Centre Pompidou sous un dôme ambisonique constitué de 64 enceintes, installé sur des fauteuils qui peuvent tourner sur eux même. « Effectivement il y a une immersion qui fait que dans notre travail il y a aussi ce que l’on appelle la spatialisation, c’est-à-dire où est-ce qu’on place la voix,  où est-ce qu’on place tel instrument, où est-ce qu’on place l’effet électronique, et donc parfois les sons peuvent tourner, peuvent descendre. C’est presque finalement un travail de sculpture du son », explique le compositeur qui  travaille peu habituellement avec l’électronique. « C’est très stimulant », dit-il. A découvrir donc du 25 au 27 juin.