Pour beaucoup d'artistes, la 39e édition de la Fête de la musique a été l’occasion de retrouver le public après une année de pandémie. Si le couvre-feu est désormais levé, les concerts spontanés restaient quant à eux interdits. Reportage dans les rues de Paris.
C'est au ministère de la Culture, dans la cour située rue de Valois, que commence pour nous cette journée. Face aux Colonnes de Buren, les spectateurs assistent à un concert d’élèves du Conservatoire à rayonnement régional de Paris. Ils jouent du Piazzolla, en présence, dans le public, de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot : « Cette fête de la musique est devenue un évènement incontournable. C’est d’ailleurs la fête pour écouter de la musique, mais aussi pour en faire. Faites de la musique ! Alors elle s’est déroulée dans des conditions particulières, on est toujours en crise pandémique, mais néanmoins on a pensé à un moment qu’on ne pourrait pas l'organiser. Et puis, il y a un certain nombre d’outils de résilience qui se sont mis en place ; succès de la campagne de vaccination, le pass sanitaire, ainsi que l’amélioration nette de la pandémie, qui est sans doute liée aussi aux conditions climatiques ».
C’est toujours en extérieur et aux côtés de jeunes artistes que se poursuit notre journée. Avec des concerts organisés dans la Cour d'honneur des Archives nationales, dans le Marais, par l’ Association Jeunes Talents. Héloïse Bertrand-Oléari, pianiste, et Camille Chopin, soprano, sont ravies de retrouver le public. Nous leur avons demandé ce que représentait pour elles la Fête de la Musique, après une année sans concert : « Je dirais en temps normal que c’était devenu quelque chose d’un peu routinier mais cette année ça a une saveur particulière. Ca devient presque politique maintenant, de dire oui la musique existe, l’art existe et on a beaucoup de chance de pouvoir l’entendre librement ».
Alors cette année, seuls les lieux et établissement ouverts au public, étaient autorisés à participer à la fête, les mini-concerts dans les bars et restaurants également, mais pas les concerts spontanés. Les rues sont donc assez silencieuses par rapport aux autres éditions. Sur le boulevard Saint-Germain, dans le 5e arrondissement, c’est un vibraphone et des archets qui retiennent notre attention. Naomi, altiste, nous explique ce qu’il se passe : « je ne suis pas au cours de _Johan Renard__, je le fus, et on est venus avec toute sa classe de cordes jazz jouer pour la fête de la musique avec un programme qu’on a préparé tous ensemble, des standards, de l’impro libre aussi parce qu’on adore ça. On est dans un restaurant qui est en face du conservatoire du 5e arrondissement vers Maubert Mutualité_ ».
Et c’est au Village Ronsard, à quelques mètres, que s’arrête pour nous cette fête de la musique. Mais pas pour les Parisiens, car ce soir, pour beaucoup, c’est aussi la fête de la fin du couvre-feu que l'on célèbre, en musique.
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