Une journée au sein de la première Académie internationale de Mise en scène de Théâtre musical

C’est dans une salle de classe que notre journée démarre à Nîmes. Les académiciens et académiciennes suivent ce matin un cours intitulé esthétique et dramaturgie. Il est animé par Léo Warynski et Antoine Gindt qui fait défiler sur le mur des extraits de mise en scène qu’il commente. Ce dernier explique pourquoi ils ont décidé de créer cette Académie : « Elle répond pour nous au besoin de former, d’informer, et de donner des précisions sur comment on travaille dans le domaine du théâtre musical au sens large, entre un directeur musical et un metteur en scène. C’est un endroit qui n’existe nulle part, c’est étonnant d’ailleurs, parce que beaucoup de l’opéra aujourd’hui et du théâtre musical vaut grâce aux metteurs en scène, et on s’aperçoit souvent qu’ils sont un peu démunis devant toutes les exigences du métier de la musique. »

Après la pause-déjeuner, nous nous rendons dans une annexe du conservatoire de la ville pour assister à une répétition de chefs d’orchestre, animée par Léo Warynski. Car si l’Académie propose un volet théorique à la trentaine d’académiciens, la pratique est aussi très importante, raconte le chef de chœur et d'orchestre : « On va donner à ces artistes, ces metteurs en scène, ces chefs d’orchestre, des conditions de production qu’ils peuvent rencontrer dans le milieu professionnel, et la finalité c’est tout de même de donner trois spectacles, et donc qu’ils apprennent par l’expérience. Antoine et moi sommes là pour les accompagner, avec toute la bienveillance et la connaissance qu’on a développées, puisque maintenant ça fait 14 ans qu’on travaille ensemble. Je pense qu’on peut dire qu’on a développé une forme de méthode, et donc, ce n’est pas un discours de la méthode que l’on fait, mais il y a quelque chose de cet ordre-là tout de même ».

Trois équipes montent ainsi trois spectacles durant ces deux semaines. Au théâtre de l’Odéon, deux académiciennes russes répètent leur production d’El Cimarrón de Hans Werner Henze avec le baryton professionnel Iván García. Leur travail sera notamment observé par la jeune metteuse en scène Sérine Mahfoud, qui, avec l'Académie, espère obtenir des réponses à ses questions : « Quand on attaque des œuvres où il y a du texte et de la musique, qu’est-ce qui prime ? Par quoi commence-t-on ? Si on monte un opéra en tant que metteur en scène, est-ce qu'on doit forcément savoir lire la musique ? Et puis aussi, l’Académie nous permet d’assister à des séances de travail, et en tant que future metteuse en scène je pense que c’est quelque chose de très important de voir comment on bosse au plateau, d’observer tout ça et de se nourrir  pour savoir quel travail nous on a envie d’entreprendre par la suite »

Les trois productions montées par les académiciens, L’Histoire du Soldat d'Igor Stravinsky, El Cimarrón de Henze et les Récitations de Georges Aperghis seront données en public jeudi et vendredi. Public, qui est également convié à des master classe et des projections organisées dans le cadre de l’évènement qui tend à se pérenniser. L’édition 2023 est déjà sur le feu.