Le nombre d'or en musique : trop facile ?

Mythes et réalités du nombre d'or en musique
Mythes et réalités du nombre d'or en musique
Mythes et réalités du nombre d'or en musique
Mythes et réalités du nombre d'or en musique
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Un bref regard sur les mythes et les réalités du nombre d'or en musique.

Attention ! Cette chronique est davantage à écouter qu'à lire !

Il s’agit d’un nombre, dont l’écriture décimale est infinie : 1,618 033 988, etc. Ce nombre régirait tout ce qui nous entoure : du nombre de pétales dans une marguerite à l’architecture du Parthénon, de la spirale des graines de tournesol à la forme de toute une galaxie, il se cache dans la fameuse séquence de Fibonacci. Je vais vous parler aujourd’hui du nombre d’or.

Il s’agit d’un nombre, dont l’écriture décimale est infinie : 1,618 033 988, etc. Ce nombre régirait tout ce qui nous entoure : du nombre de pétales dans une marguerite à l’architecture du Parthénon, de la spirale des graines de tournesol à la forme de toute une galaxie, il se cache dans la fameuse séquence de Fibonacci. Je vais vous parler aujourd’hui du nombre d’or.

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Il s’agit d’un nombre, dont l’écriture décimale est infinie : 1,618 033 988, etc. Ce nombre régirait tout ce qui nous entoure : du nombre de pétales dans une marguerite à l’architecture du Parthénon, de la spirale des graines de tournesol à la forme de toute une galaxie, il se cache dans la fameuse séquence de Fibonacci. Je vais vous parler aujourd’hui du nombre d’or.

On dit “nombre d’or” mais il s’agit en réalité d’une proportion : vous trouvez cette proportion en divisant une ligne en deux, de façon à ce que la partie la plus longue divisée par la partie la plus courte donne le même résultat que si on divisait toute la ligne par la partie la plus longue. Si ça peut vous aider : imaginez un rectangle. Remplissez la partie gauche par un carré. Eh bien le rapport entre la partie longue du rectangle et la longueur d'un côté du carré tient du nombre d'or.

Sous forme d’équation, ça donne : a (la partie longue de la ligne) / b (la partie courte de la ligne) = (a+b) / a = 1.6180339887498948420 etc. Nombre décimale infini qu’on appelle également PHI. Phi peut se décliner sous forme de spirale, qui permet par exemple à la fleur de disposer ses pétales de façon à récupérer le maximum d’exposition au soleil.

Et en musique, Christophe, nous le repérons aussi ce nombre d’or. Oui, et ça fait partie des grands mythes qui demandent à être remis en cause régulièrement, parce qu’il y a une sorte de facilité presque troublante dans la récurrence de ce nombre dans l’histoire de la musique.

Dans quel domaine de la musique pouvons-nous placer cette proportion ? On peut la placer au niveau d’une gamme. Vous savez que les écarts entre chaque note est quelque chose de non fixe, de “problématique”, si vous voulez. Et c’est vrai qu’à force de dire que le nombre d’or est absolument partout, ce qui n’est absolument pas le cas, certains par exemple pensent que la gamme idéale s’accorderait selon le nombre d’or. Il y a eu des tentatives de ça, notamment par un ingénieur spécialisé dans les micro ondes : Heinz Bohlen, mais sans réel succès, avec des intervalles un peu compliqués pour l’oreille, des intervalles comme ceux ci

Mais il y a une autre façon de placer cette proportion, ce nombre d’or, dans la musique. Oui, et là c’est beaucoup plus tangible, avec un côté systématique un peu troublant. C’est dans les proportions d’une pièce. Si on place un morceau sur une ligne droite, alors il y aura un événement, un climax, une apothéose, une apogée ! au … 3/4 de la pièce environ … Et ça se vérifie assez souvent. Prenez cette pièce de Frédéric Chopin : son premier prélude. Le morceau fait 33 mesures. Je vous laisse faire le calcul, Gabrielle ? 33 ? Eh bien ça fait une première section qui fait 20 et des poussières, et une deuxième section plus courte qui fait 12 et des poussières. Voilà. Il devrait se passer quelque chose à la 21e mesure. Tendez l’oreille.

Extrait 1 - 1er prélude de Chopin

Vous voyez, apothéose au nombre d’or et puis conclusion. Vous avez ça chez Bartok, assez souvent. Dans sa Musique pour cordes, percussions et célesta. Le premier mouvement fait 88 mesures. Donc, Gabrielle ? Il devrait y avoir quelque chose vers les mesures 55 ou 56. On va voir ça, tendez l’oreille.

Extrait 2 - 1er mouvement de Musique pour cordes, percussions et célesta

Est-ce volontaire ? Eh bien c’est là où c’est intéressant et ce sera ma petite conclusion

De façon générale, on a peu de témoignages d’un acte volontaire, à part chez Debussy par exemple, quand il écrit à son éditeur Durand qu’il a essayé de faire correspondre le nombre de mesures au “nombre magique” comme il le dit lui-même pour Jardins sous la pluie .

Et donc… nombre d’or : omniprésent dans la musique ? Pas vraiment, mais on aime bien penser que oui. C’est simplement qu’effectivement, nous n'allons pas mettre un climax AU MILIEU d’un morceau sinon on s’ennuierait pendant la seconde moitié, et qu’il vaut mieux le mettre, non pas A LA FIN mais entre le milieu et la fin, et ça tombe plus ou moins sur le nombre d’or. Mais surtout : nous parlons de nombre de mesures, et non pas de durée... or à l’oreille : s’il faut un climax au nombre d’or, nous allons davantage parler en termes de durée qu’en termes de nombre de mesures. Eh oui, nous pouvons avoir 40 mesures très rapides et 3 mesures très lentes et ça va complètement fausser la proportion.

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