"Nous pouvons toujours aller plus loin." C'est le message adressé aux grands élèves et jeunes professionnels lors de ces classes de maître qui permettent de franchir, le temps d'une rencontre avec des grands artistes, un dernier et mystérieux cap qui va au-delà de la perfection technique.
Qu'est-ce qu'une "classe de maître" ?
Il s’agit d’un cours unique, assez souvent donné en public, que l’on prend vers la fin des études, avec un artiste plus expérimenté, qui a déjà derrière lui une partie de sa carrière. En général, on suit une masterclass quand les problèmes techniques instrumentaux et vocaux sont déjà plus ou moins réglés, ce qui fait que l’on peut se concentrer sur la musique en elle-même. Pour les artistes c’est vital, et pour le public c’est vraiment passionnant.
Mettons en pratique !
Pour vous parler des masterclass aujourd’hui, j’ai choisi une des phrases les plus simples et les plus dépouillées du répertoire : le mouvement lent du concerto pour clarinette de Mozart. Là, on ne peut pas se cacher derrière une technique impeccable.
Professeur Benjamin Zander
- Premier extrait, première élève : Luz Elena Sarmiento.
Conseils par Benjamin Zander : “Ecoutez ce que la pianiste vous propose lorsqu’elle vous accompagne. Elle ne joue pas note à note mais mesure par mesure : elle ressent chaque mesure comme une pulsation. C’est très important ça : en musique, le discours n’est pas organisé autour des pulsations mais autour des mesures. Mais vous, vous l’avez joué note à note. Je vous explique : il y a une impulsion qui vous porte pendant deux mesures, puis une autre impulsion qui vous porte pendant deux mesures et enfin une dernière impulsion qui vous porte pendant quatre mesures. Ne morcelez pas votre discours note à note mais emmenez votre jeu de phrase en phrase."
- Deuxième extrait : Luz Elena Sarmiento joue la même phrase après les conseils de Benjamin Zander
Et effectivement nous avons pu l’entendre : après les explications de Benjamin Zander, Luz Elena Sarmiento a adouci l’attaque de chacune des notes pour ne plus jouer note à note mais phrase par phrase.
Direction le Canada avec le professeur James Campbell
- Troisième extrait, deuxième élève : Antonin Cuerrier.
C'est encore une fois très abouti… y a-t-il de la marge pour aller plus loin ? C’est ce qu’a l’air de penser James Campbell.
“Jouez les bonnes notes avec le bon rythme. Mozart fait le reste. La meilleure chose à faire avec ce mouvement est de ne pas se mettre en travers du chemin. Le piège, dans cette musique si magnifique, est de se dire “JE rends cela magnifique.” Alors qu'en réalité... qui sommes-nous ? Ne vous mettez pas en travers du chemin. Contentez-vous de faire le rythme. Ce qui est génial c’est que, quand on l’aborde sans ego... Boum ! ça marche !”
- Quatrième extrait : Antonin Cuerrier après les conseil de James Campbell
Profitons des vidéos de classes de maître sur YouTube
Deux visions complémentaires :
- une où il ne faut pas jouer note à note mais plutôt profiter de la phrase,
- l’autre où il faut se nourrir du rythme du piano en dessous pour pouvoir jouer en rythme en laissant de côté son ego : jouer le plus simplement possible pour laisser la musique de Mozart opérer sa magie.
Allons profiter des vidéos de classes de maître sur YouTube : c’est très souvent passionnant et nourrissant, à la fois pour les artistes et pour les auditeurs !
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