L'élégante Pavane de Gabriel Fauré

Ce matin, nous retrouvons de la douceur avec la Pavane de Gabriel Fauré, si élégante, dédiée à la Comtesse Greffulhe, personnage premier de la Recherche du temps perdu de Marcel Proust. Ici, avec les merveilleux solos du flûtiste Emmanuel Pahud, l’Orchestre Philharmonique de Berlin dirigé par Simon Rattle :

Premièrement, abordons la façon dont  la mélodie chez Gabriel Fauré se déploie toujours sur des harmonies sublimes. En voici un autre exemple dans le début de la nocturne pour piano, n°6 en ré bémol : la mélodie en apparence d’une extraordinaire simplicité, nous emporte par les harmonies, les accords si colorés chers à Fauré et si bien joués par Michel D’alberto :

Le langage de Fauré incarne un équilibre extraordinaire entre le soin apporté à la mélodie – la dimension horizontale – et l’harmonie, la composante verticale du discours musical. Cette maîtrise de la dialectique mélodie / harmonie est indéniablement l’une des caractéristiques des grands compositeurs.

Ensuite, la Pavane, une danse redécouverte à la fin du 19ème siècle. A l’origine, la Pavane est une danse de cour que l’on rencontre plutôt à la fin de la Renaissance et un peu après. Les compositeurs élisabéthains en ont beaucoup écrit : Byrd, Dowland, Gibbons et bien d’autres. Et plus tard, Henry Purcell en compose de magnifiques, telle cette Pavane à trois, en la mineur :

Et cette danse ancienne réapparaît à la fin du 19ème siècle, chez les compositeurs français gourmands de formes anciennes. Ravel en écrit plusieurs, dont la merveilleuse Pavane pour une Infante défunte. En voici les premières mesures, avec le génial clarinettiste Nicolas Baldeyrou qui ici, joue du cor, à merveille !

Et enfin, cette pièce a donné lieu à de multiples transcriptions, comme par exemple celle réalisée par les violoncellistes de l’Orchestre Philharmonique de Berlin ou de nombreux chanteurs de variété. Barbara Streisand l’a enregistrée comme le chanteur Bobby McFerrin, qui peut incarner un orchestre à lui tout seul !