La Pizzicato-polka de Johann Strauss

Tout d'abord, comment définir le jeu en pizzicato ? D’après mon vieux compagnon - le Grove -, le merveilleux dictionnaire anglais de la musique et des musiciens, le terme apparait pour la première fois dans Le combat de Tancrède et Clorinde de Monteverdi. Le compositeur précise dans la partition que l’instrumentiste à cordes doit poser son archet et pincer les cordes avec deux doigts.

Paganini, enrichit la technique du pizzicato en inventant le pizzicato fait par la main gauche, en général par le petit doigt, ce qui est diaboliquement difficile … Il pousse cette prouesse technique à son comble dans la neuvième variation de son 24ème caprice pour violon. Il mélange ces pizz à des coups d’archet très courts, ce qui produit un effet saisissant !

Ensuite, l’utilisation du pizzicato a fasciné de nombreux compositeurs. On trouve l’une des plus belles utilisations de ce mode de jeu chez Mozart, dans l’adagio de quatuor en ré majeur. Ici Isaac Stern, Salvatore Accardo et Mstislav Rostropovich accompagnent Jean-Pierre Rampal à la flûte.

Autre exemple avec le magnifique scherzo de la 4ème symphonie de Tchaïkovski.

Enfin, comment la contrebasse s’est emparée du pizzicato dans le jazz ? Pour faire atrocement court, dès les années 1920, avec l’extraordinaire évolution du jazz, les contrebassistes abandonnent de plus en plus l’archet au profit du jeu en pizz. Puis, au fil du temps l’utilisation du micro, décuple les possibilités acoustiques de ce mode de jeu. Voici un extrait d’un enregistrement de 1987, de l’un des plus extraordinaires bassistes français, Jean-François Jenny Clark. Unison.