Chaque dimanche de juillet, Thomas Vergracht vous embarque pour des duels musicaux permettant au passé et au présent de s’éclairer mutuellement. Cette semaine, ce sont deux matchs autour de la musique française qui nous attendent...
Pierre Boulez (1925 – 2016) / Claude Debussy (1862 – 1918)
/ LE PIANO /
Quand on pense Debussy, instinctivement on pense piano. Et ce que l’on ne sait peut-être pas, c’est que Debussy, comme Boulez, étaient de formidables pianistes.
Claude Debussy
Et la lune descend sur le temple qui fût
Jean-Efflam Bavouzet (piano)
Pierre Boulez
Notation I
Pierre Boulez (piano)
Claude Debussy
Pelléas et Mélisande : « Mes longs cheveux descendent jusqu’au seuil de la tour »
Mary Garden (soprano), Claude Debussy (piano)
Claude Debussy
Ce qu’a vu le vent d’ouest
Jean-Efflam Bavouzet (piano)
Pierre Boulez
Une page d’éphéméride
Hideki Nagano (piano)
/ L'ORCHESTRE /
Au travers de leurs pianos respectifs, on réalise également que les deux compositeurs sont les créateurs d’un monde de l’illusion, du trompe l’œil sonore. Boulez et Debussy partagent en effet le goût des couleurs et des miroitements. Et quoi de mieux pour exprimer cette richesse de timbres que l’énorme machine qu’est l’orchestre symphonique ?
Pierre Boulez
Notation VII
Ensemble Modern Orchestra, Pierre Boulez (direction)
Claude Debussy
Jeux
Cleveland Orchestra, Pierre Boulez (direction)
Claude Debussy
Pelléas et Mélisande : « Voici ce qu’il écrit à son frère Pelléas »
London Symphony Orchestra, Sir Simon Rattle (direction)
Pierre Boulez
Pli selon Pli : « Improvisation 1 sur Mallarmé »
Christine Schäfer, Ensemble Intercontemporain, Pierre Boulez (direction)
/ LA TRADITION /
Autre pôle commun aux deux compositeurs : une volonté de s’inscrire dans une tradition, une filiation, un héritage.
Debussy avait la musique française au cœur. La redécouverte du XVIIIe siècle et de la musique de Jean-Philippe Rameau, a été essentielle à la construction de son langage. Quant à Pierre Boulez, il publie en 1972 dans la revue anglaise Tempo, une courte pièce, pour flûte et cordes écrite à la suite du décès d’Igor Stravinsky l’année précédente. « Afin d’évoquer Igor Stravinsky, de conjurer son absence » écrit-il en tête de la partition.
Claude Debussy
Images Livre 1 : « Hommage à Rameau »
Jean-Efflam Bavouzet (piano)
Pierre Boulez
Mémoriale
Guy Eshed, West-Eastern Divan Orchestra, Daniel Barenboim (direction)
Maurice Ravel (1875 - 1937) / Gérard Pesson (né en 1958)
Raffinement, élégance, distinction, une certaine forme de perfection technique et émotionnelle. Cette science de l’élégance, Ravel la partage à l’évidence avec Gérard Pesson, qui voit d’ailleurs dans son grand aîné, un « frère » en musique, un « refoulé ».
Maurice Ravel
Trio avec piano : « final »
Trio Dali
Gérard Pesson
Le Gel par Jeu
Ensemble FA, Dominique My (direction)
/ LE SOUVENIR /
Pesson partage avec Ravel ce goût d’une musique non pas « en hommage », mais véritablement « mémoire » et « souvenir ». Il aime reprendre des œuvres du passé et les filtrer, comme les regarder en négatif, les effacer de l’intérieur, au travers d’un prisme d’éther déformant. Ravel lui, souffle un vent de modernité sur des formes anciennes. Une pavane dans Ma Mère L’Oye, ou une Forlane dans Le Tombeau de Couperin, une œuvre elle-même en forme de stèle à ses amis tombés au combat dans les tranchées de la 1ère guerre mondiale.
Maurice Ravel
Pavane de la Belle au Bois Dormant
Katia et Marielle Labèque (piano)
Marc-Antoine Charpentier / Gérard Pesson
Rentrez Soupirs
Flex Ensemble
Maurice Ravel
Le Tombeau de Couperin « Forlane »
Orchestre Philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)
/ LA LITTERATURE /
Héritiers du passé, mais aussi bien ancrés dans le présent. Et quel meilleur biais du monde contemporain que la littérature et la poésie ? Tant Ravel que Pesson adorent les mots, sous toutes leurs formes. Ravel grand lecteur de Mallarmé et Paul Morand, Pesson dandy amateur de Proust, Marie Redonnet et Philippe Beck.
Maurice Ravel
Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé « Soupir »
Anne Sofie Von Otter
Gérard Pesson
Cantate Egale Pays – Jachère Aidant « Air du grief »
Ensemble L’Instant Donné, James Weeks (direction)
Gérard Pesson
Cantate Egale Pays – Jachère Aidant « Intermezzo II »
Ensemble L’Instant Donné, James Weeks (direction)
Gérard Pesson
Cantate Egale Pays – Jachère Aidant « Récitatif truites et oiseaux »
Ensemble L’Instant Donné, James Weeks (direction)
/ LE JEU /
Pour qui a déjà visité la maison de Maurice Ravel à Montfort L’Amaury dans les Yvelines, se rend compte de la passion du compositeur pour l’enfance, les jeux, les mécanismes. Gérard Pesson partage cet intérêt, ce goût pour un second degré ironique.
Gérard Pesson
Musica Ficta « Origami Chopin »
Caroline Cren (piano)
Gérard Pesson
Solitaire Mikado « Signore, spemi bene, gira e pressa »
Vincent Bouchot (baryton), Denis Chouillet (piano)
Maurice Ravel
L’Enfant et les Sortilèges « Ding, ding, ding »
David Wilson Johnson, London Symphony Orchestra, André Prévin (direction)
Maurice Ravel
L’Enfant et les Sortilèges « Deux robinets coulent dans un réservoir »
Mark Tucker, London Symphony Orchestra, André Prévin (direction)
Maurice Ravel
L’Enfant et les Sortilèges « Il est bon l’Enfant, il est sage »
London Symphony Orchestra, André Prévin (direction)
Gérard Pesson
Solitaire Mikado « Moins qu’un accord »
Vincent Bouchot (baryton), Denis Chouillet (piano)v
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