Le mythe de Faust n’a cessé d’occuper, voire de hanter les créateurs, en littérature et aussi en musique. Voici quelques œuvres emblématiques : des musiques effrayantes, séduisantes ou sublimes, des musiques à se damner ! Celles de Berlioz, Schubert, Fanny Mendelssohn, Liszt, Gounod, Boito, Mahler…
Au début de l’Opéra de Gounod de 1859, inspiré du Faust de Goethe, le philosophe Faust est profondément déprimé par son inaptitude à atteindre l'accomplissement au travers du savoir. Il songe à se suicider. Il verse le contenu d'une fiole de poison dans sa tasse, mais s'arrête soudainement de boire le liquide mortel en entendant un chœur pastoral. Il condamne le bonheur, la science et la foi et en appelle à Satan pour le guider. Voilà que Méphistophélès apparaît. Il est prêt à exaucer les vœux du philosophe, en échange de ses services dans les régions infernales. Que souhaite Faust ? La gloire et le pouvoir, la richesse ? Le Veau d’Or est toujours debout ! Faust n’exige pas l’accès à une toute puissance interdite aux humains, ni la connaissance absolue. Ce qu’il veut c’est la jeunesse, rien que la jeunesse, mais pour l’éternité. Comme Faust hésite à accepter ses conditions, Méphistophélès fait apparaître Marguerite assise à son rouet. Faust signe alors le document et se transforme en jeune noble. Et Marguerite au rouet, c’est une jeune fille en émoi amoureux que Schubert dépeinte en musique sur le texte de Goethe.
Le diable fascine. Dans le Prologue au Ciel de l’opéra Mefistofele de Boito, Mefisto fait le pari de prendre l’âme de Faust. C’est une musique qui grince et grimace. Dans la première version de la Méphisto-Valse écrite pour le piano en 1860, Liszt s’inspire de son Episode pour le Faust de Lenau, œuvre orchestrale qu’il a conçue deux ans auparavant. En 1857, il compose sa Faust-Symphonie d’après Goethe. C’est Berlioz qui a attiré son attention sur le poème dont la première partie est parue à Paris dans la traduction de Nerval, en 1830. Liszt a dédié à Berlioz sa Faust-symphonie et Berlioz lui a dédié sa Damnation de Faust. Plus près de nous, Gustav Mahler a fondé la deuxième partie de sa « Symphonie des Mille », la 8ème, sur la scène finale du second Faust de Goethe. On y entend « non pas des voix humaines, mais les chants des planètes et des soleils qui tournent dans l’espace ».
Programmation musicale :
Charles Gounod,
Faust :
Valse (Acte II)
Orchestre Philharmonique de Berlin
direction : Herbert von Karajan
DEUTSCHE GRAMMOPHON 2530199
Charles Gounod - Jules Barbier et Michel Carré,
Faust :
Méphistophélès « Le veau d'or est toujours debout » (Acte II)
José Van Dam, baryton
Orchestre du Capitole de Toulouse
direction : Michel Plasson
WARNER (EMI) CLASSICS CDM 4 78719 2
Franz Schubert,
Gretchen am Spinnrade (Marguerite au rouet) D 118
Barbara Hendricks, soprano
Radu Lupu, piano
WARNER (EMI) CLASSICS CDS 7 54909 2
Arrigo Boito,
Mefistofele :
Prologue :
Mefistofele « Ave Signor »
Nicolai Ghiaurov, basse
Orchestre Philharmonique de Vienne
direction : Leonard Bernstein
DEUTSCHE GRAMMOPHON 0289 477 5910 2
Franz Liszt,
Méphisto-valse n°1 S 514
Mikhail Pletnev, piano
OLYMPIA - MELODIYA OCD 172
Franz Liszt,
Eine Faust Symphonie S 108 :
2ème mouvement. Gretchen (Marguerite)
Orchestre du Festival de Budapest
direction : Ivan Fischer
PHILIPS 454 460-2
Hector Berlioz - Berlioz et Almire Gandonnière / d'après Johann Wolfgang von Goethe traduit par Gérard de Nerval,
La Damnation de Faust :
Marguerite « Autrefois un roi de Thulé » (Acte III)
Frederica von Stade, mezzo-soprano
Orchestre Symphonique de Chicago
direction : Sir Georg Solti
DECCA 410 181-2
Charles Gounod - Jules Barbier et Michel Carré,
Faust :
Marguerite, Ballade du roi de Thulé « Il était un roi de Thulé » (Acte III)
Régine Crespin, soprano
Orchestre Symphonique
direction : Jésus Etcheverry
ACCORD 476 072-2
Fanny Mendelssohn-Hensel,
Warum sind denn die Rosen so blass (Pourquoi les roses sont-elles si pâles) op 1 n°3
Diana Damrau, soprano
Helmut Deutsch, piano
ORFEO C 749 071 A
Henryk Wieniawski / d'après Charles Gounod,
Fantaisie brillante sur des thèmes de Faust de Gounod op 20
Leonid Kogan, violon
Orchestre Symphonique d'Etat d'URSS
direction : Vladimir Degtyarenko
ARLECCHINO ARL 27
Gustav Mahler – Johann Wolfgang von Goethe,
Symphonie n°8, « Symphonie des Mille » :
2ème Partie. Scène finale du second Faust de Goethe :
Sehr langsam beginnend (En commençant très lentement - Conclusion).
Chorus mysticus
« Alles Vergängliche ist nur ein Gleichnis »
(« Tout l’Ephémère n’est qu’un symbole »)
Cheryl Studer, soprano (Una poenitentium)
Sylvia McNair, soprano (Magna Peccatrix)
Anne Sofie von Otter, contralto (Mulier Samaritana)
Rosemarie Lang, contralto (Maria Aegyptiaca)
Peter Seiffert, ténor (Doctor Marianus)
Bryn Terfel, baryton ((Pater ecstaticus)
Jan-Hendrik Rootering, basse (Pater profundus)
Chœur de la Radio de Berlin
Chœur Philharmonique de Prague
Chœur de Garçons de Tölz
Orchestre Philharmonique de Berlin
direction : Claudio Abbado
DEUTSCHE GRAMMOPHON 445 843-2
Cordes sensibles :
Johannes Brahms,
Trio avec piano n°3 en ut mineur op 101 :
1er mouvement. Allegro energico
Isaac Stern, violon
Leonard Rose, violoncelle
Eugene Istomin, piano
DIAPASON DIAP CD 006
Franz Schubert,
Trio avec piano n°1 en si bémol Majeur op 99 :
2ème mvt. Andante un poco mosso
Isaac Stern, violon
Leonard Rose, violoncelle
Eugene Istomin, piano
SONY CLASSICAL SM2K 64516/1
Ludwig van Beethoven,
Trio avec piano n°6 en mi bémol Majeur op 70 n°2 :
3ème mvt. Allegretto ma non troppo
Isaac Stern, violon
Leonard Rose, violoncelle
Eugene Istomin, piano
SONY CLASSICAL SM2K 64513
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration