Quatre musiciennes afghanes disparaissent en Slovaquie

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Quatre musiciennes afghanes disparaissent en Slovaquie

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L'orchestre Zohra en répétition à Kaboul en 2016
L'orchestre Zohra en répétition à Kaboul en 2016
© Getty - Picture alliance / Contributeur

Quatre musiciennes de l'orchestre Zohra, le premier orchestre féminin d'Afghanistan, ont disparu lors d'une tournée en Slovaquie. Leurs collègues pensent à des disparitions volontaires, pour ne pas retourner dans leur pays d'origine.

Quatre membres de l'orchestre Zohra se sont volatilisés en Slovaquie. Alors que la formation participait à un festival, deux adultes et deux adolescentes ont disparu durant la nuit, après avoir assuré le concert. Elles ont ensuite rejoint leur hôtel, puis n'ont plus donné de nouvelles. Zohra est le premier orchestre féminin d'Afghanistan, pays où la musique est parfois mal perçue. Les Talibans, au pouvoir de 1996 à 2001, en avaient interdit la diffusion : instruments, disques, partitions... devaient rester cachés, au risque d'être détruits. Les propriétaires risquaient, quant à eux, de graves problèmes avec les milices du régime. Aujourd'hui, si le régime autoritaire a perdu du terrain, la trentaine de membres de l'orchestre Zohra restent menacées. 

Une fuite en Allemagne

Selon des médias slovaques, qui ont pu parler à des membres de l'orchestre, une des musiciennes manquantes aurait de la famille en Allemagne. Leurs collègues pensent à des disparitions volontaires, peut-être vers l'Allemagne, mais en tous cas, pour ne pas retourner en Afghanistan. La police slovaque ne laisse filtrer aucune information et se borne à confirmer "la disparition de quatre femmes afghanes".

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Cet orchestre 100% féminin commence à être connu en Europe, où il s'est déjà rendu plusieurs fois. En 2017, elles ont donné un concert au Forum économique de Davos. A Kaboul, les musiciennes vivent dans un orphelinat, beaucoup d'entre elles sont orphelines, les autres viennent de familles trop pauvres pour les élever. Dans leur pays, les membres de Zohra, du nom d'une déesse perse, font face au danger permanent. Un exemple criant : en  2016, la créatrice de l'orchestre s'est rendue au mariage de sa sœur, hors de Kaboul, elle n'en est jamais revenue.

La chronique d'Aliette de Laleu
4 min