Quelle est la meilleure version d'Exsultate Jubilate de Mozart ?
Jérémie Bigorie (Classica), Chantal Cazaux (L’Avant-scène Opéra) et Xavier Lacavalerie (Télérama) élisent la version de référence du célèbre motet de Mozart, Exultate Jubilate.
Compte-rendu de La Tribune des critiques de disques du 21 décembre 2014
Pour apprécier la version de Teresa Stich-Randall, il faudra oublier le son pachydermique de l’Orchestre de Chambre de la Sarre, qui donne un Mozart d’un autre âge : car cette grande voix déploie des moyens somptueux, une vocalisation précise, le tout assorti d’une certaine classe ; mais le costume de Fiordiligi est-il réellement taillé aux besoins du motet ?
Barbara Bonney peut compter sur un timbre doux et rayonnant, qui masque mal cependant des limites techniques et un côté très appliqué ; quant à l’English Concert, malgré deux hautbois mutins, il dégage un ennui soporifique.
Les moyens d’Yvonne Kenny impressionnent, et sa technique se joue des pièges du premier mouvement, d’autant que Claus Peter Flor se montre un fin mozartien : mais l’égalité de ton général, de surcroît desservie par une prise de son brumeuse, laisse une étrange impression de neutralité. Il y aura mieux.
Dans des tempi assez vifs, caractérisant l’atmosphère de chaque mouvement, Gardiner tisse un écrin à la soprano Sylvia Mc Nair, au timbre liquide et lumineux ; toutefois, à mesure que le motet avance, le désengagement vire à la joliesse et à une forme de placidité qui l’empêcheront d’aller plus loin.
Quel charme que celui d’Edith Mathis ! Le chant de la soprano suisse allie tonicité, jubilation, lumière, sensualité, épaulé par une Staatskapelle de Dresde vive et à propos : cette version quasi idéale arriverait sans doute en tête si Cecilia Bartoli, largement plébiscitée par le public, n’imposait ses qualités époustouflantes. Enregistrée à ses débuts, la mezzo italienne ne fait qu’une bouchée de l’Exsultate Jubilate et brille à chaque mesure autant qu’elle se régale du texte : de la sensualité là encore, mais aussi un charisme, une tendresse, un émerveillement, et surtout, une virtuosité à couper le souffle. Bref, le luxe absolu, et la version définitive.
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Palmarès
N°1
Version D
Cecilia Bartoli, Orchestre de chambre de Vienne, dir. György Fischer (Decca, 1993) N°2
Version F
Edith Mathis, Staatskapelle de Dresde, dir. Bernhard Klee (DG, 1973)
N°3
Version A
Sylvia Mc Nair, English Baroque Soloists, dir. John Eliot Gardiner (Philips, 1993)
N°4
Version E
Yvonne Kenny, Philharmonia Orchestra, dir. Claus-Peter Flor (RCA, 1990)
N°5
Version C
Barbara Bonney, The English Concert, dir. Trevor Pinnock (Archiv, 1993)
N°6
Version B
Teresa Stich-Randall, Orchestre de Chambre de la Sarre, dir. Karl Ristenpart (Accord, 1963)
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